C'est ce qui ressort d'une conférence de presse tenue récemment à Hanoi sous la direction de la Commission de propagande et d'éducation du PC vietnamien et du groupe de contrôle interministériel sur les prix des carburants.
Ces derniers temps, on a constaté plusieurs réajustement successifs du prix des carburants à la pompe. Une question mérite d'être posée : "Est-ce que ce réajustement assure une transparence et une harmonie des intérêts de l'État, des entreprises et des consommateurs ?"
Selon les représentants du groupe interministériel, du 30 juin au 13 juillet, le cours de l'essence et du pétrole sur le marché mondial a baissé de 0,8-8,6% par rapport à juin dernier. Concrètement, le prix de l'essence RON 92 a diminué de 7,5%. Une chute de 7,4% a été observée pour le diesel et de 5,3% pour le kérosène. En comparaison avec d'autres pays asiatiques, l'essence au Vietnam est plutôt bon marché. Par exemple, 14.200 dôngs/litre pour l'essence A92 contre 16.396 dôngs/litre en Chine, 19.847 dôngs/litre à Singapour.
Depuis le 1er juillet, le prix des carburants a grimpé de 5%. Cependant, selon les calculs du groupe interministériel, les entreprises commerciales subissent une perte de 179 dôngs par litre d'essence, de 591 dôngs par litre de mazout, de 136 dôngs par litre de diesel... Elles ne réalisent des profits qu'avec le kérosène (de 750 dôngs par litre). Ces entreprises ont dû stabiliser les prix en 2007 et 2008 comme le demandait le gouvernement. Pour l'instant, elles ne peuvent pas totalement rembourser les 4.038 milliards de dôngs de prêts du gouvernement. Elles ont encore 2.508 milliards de dôngs de dettes.
L'État assouplit sa gestion mais tient les rênes
Concernant la gestion du marché des carburants, les services compétents appliquent les principes suivants : réajuster les prix en fonction des cours mondiaux, garantir des prix sur le marché national équivalant à ceux des pays asiatiques, notamment des pays frontaliers (pour limiter la contrebande) et harmoniser les intérêts entre État, entreprises importatrices et consommateurs.
"Dans les temps qui viennent, les entreprises pourront décider d'une hausse ou d'une baisse de 5-20%, au lieu de seulement 5% actuellement. Si la hausse des prix est de moins de 15%, elles pourront agir de façon autonome mais devront informer le groupe de contrôle interministériel", déclare Trân Van Hiêu, vice-ministre des Finances.
Le groupe de contrôle interministériel sur le prix des carburants, composé d'experts des ministères des Finances, de l'Industrie et du Commerce, a tout récemment accepté de ne pas réduire le prix d'essence à la pompe. Cette décision est prise après une vingtaine de jours d'observation des cours mondiaux. Après 15 jours de chute, le prix du pétrole sur le marché mondial est remonté ces derniers jours. Les entreprises importatrices des carburants déplorent actuellement des pertes pour l'essence et le mazout. Elles affichent une rentabilité pour le pétrole lampant et le diesel. Ainsi, une majoration de 5% sur la taxe d'importation de pétrole lampant et de diesel est prévue par le ministère des Finances.
Quê Anh/CVN