La fusion-acquisition en vue d'une concurrence loyale

Un colloque international sur les fusions-acquisitions d'entreprises (Mergers and Acquisition - M&A) au Vietnam a été organisé le 20 juillet à Hô Chi Minh-Ville, en présence de plus de 200 entreprises nationales et étrangères.

"Les fusions-acquisitions, si elles incitent et facilitent de manière générale l'investissement, nécessitent également et par ailleurs une surveillance comme un contrôle administratif, surtout en cette période, afin de garantir leur efficience comme la concurrence loyale sur le marché", a insisté le vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, Nguyên Thành Biên.

Cette technique est estimée comme la plus efficace pour développer l'investissement, et sur ce point, le Vietnam offre de larges opportunités dans 4 secteurs de son économie (distribution, finance, immobilier, technologies de l'information). Le premier cas de fusion-acquisition au Vietnam remonte à l'année 2000 et depuis, cette opération a connu un développement fulgurant sous l'effet de l'ouverture du marché comme de l'amélioration de son encadrement juridique.

En 2007, le Vietnam a enregistré 113 fusions-acquisitions représentant un total de capital de près de 1,8 milliard de dollars, ce qui constitue la plus forte croissance en la matière à avoir été observée en Asie-Pacifique. Les opérations, au nombre de 146 pour plus d'un milliard de dollars en 2008, se poursuivaient à un rythme plus modéré par la suite tout en demeurant le moyen majeur pour les entreprises opérant au Vietnam de développer leurs activités et leurs profits dans un contexte économique peu favorable.

Selon Ngô Công Thành, vice-directeur du Département de plan au ministère du Plan et de l'Investissement, le nombre de dossiers de fusion-acquisition a baissé en 2008 avec la crise financière et la récession mondiale.

C'est pourtant, cette conjoncture économique fait du Vietnam un marché attractif pour les entreprises étrangères en quête d'opportunités de relance économique à intervenir.

"Avec une croissance économique positive, le Vietnam nous intéresse", estime Timothy T. Hughes, conseiller pour l'assistance technique internationale au Département américain au commerce. Selon lui, dans un contexte difficile, le choix d'une fusion-acquisition par les investisseurs est fondé sur plusieurs facteurs dont les politiques de développement et le rythme de croissance économique... avant d'ajouter que "le Vietnam est un site qui satisfait à ces différents facteurs".

Les institutions financières en Asie, en particulier les Fonds d'investissement et les banques de taille, ont tous planifié leur conquête du marché de la fusion-acquisition dans la région. Le Vietnam et l'Indonésie sont "les lieux de premier choix", estime Sam Kok-Weng, un responsable du groupe Pricewaterhouse Coopers à Singapour. Toutes fraîches au Vietnam, "les activités de fusion-acquisition seront très animées dans 1-2 ans à venir". Le pays s'attend à une ruée d'entreprises de Chine, du Japon, de Corée du Sud, de Singapour, de Hongkong (Chine), de Taiwan, de Malaisie, d'Indonésie, des Philippines et d'Australie, précise-t-il.

Opportunités riment avec défis

Le développement de plus en plus vif de ce secteur promet quelques jolis casse-tête : sont très réels les risques de voir sortir du bois des opportunistes disposant d'abondantes liquidités et/ou se livrer à des concentrations portant atteinte à la concurrence. À cela s'ajoutent l'absence de dispositions spécifiques sur les fusions-acquisitions, la propriété et les modalités d'apports de capital, ainsi que les lenteurs pour la délivrance des licences, outre un manque de transparence de l'information financière, soulignent les experts. Jusqu'à présent, ces activités sont suffisamment encadrées et réglementées, grâce notamment aux dispositions des lois sur la concurrence, l'entreprise et l'investissement, a assuré de son côté le vice-ministre du Plan et de l'Investissement, Nguyên Bích Ðat. Et le marché vietnamien demeure attrayant, a-t-il estimé, tout en prévoyant que de 30% à 50% des entreprises locales seront exposées à de telles opérations dans les 5 à 10 années à venir.

Une crise économique mondiale n'empêchera jamais les investisseurs étrangers de s'intéresser au Vietnam, a déclaré pour sa part Trân Anh Ðuc, directeur exécutif de VILAF Hông Ðuc, société ayant participé à plusieurs grosses opérations de fusion-acquisition.

Thê Linh-Dang Huong/CVN

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