Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le président turc Abdullah Gül étaient présents à la cérémonie d'ouverture de cette 4e conférence pour les pays les moins avancés, qui doit durer cinq jours. Le secrétaire général de l'ONU entend mettre l'accent sur plusieurs "secteurs clés", pour soutenir ces pays qui ont un revenu annuel par habitant inférieur à 745 dollars.
Lors d'une réunion préparatoire le 8 mai, il a cité notamment l'accroissement des capacités de production des PMA, l'aide et le commerce, l'allègement de la dette, les investissements directs étrangers, et les transferts de technologie. La "gouvernance démocratique" est également une condition au développement des PMA, a dit M. Ban. "Il est essentiel pour les PMA que la gouvernance démocratique et le fait de devoir rendre des comptes soient ancrés et institutionnalisés" dans les PMA, a-t-il ajouté.
Le président afghan Hamid Karzaï est présent à Istanbul. Son homologue iranien Mahmoud Ahmedinejad est attendu à la conférence.
Les négociateurs des PMA (33 en Afrique, 14 en Asie plus Haïti) "veulent mettre en place des mesures pour construire des infrastructures afin d'atteindre l'autosuffisance économique, faire reculer la pauvreté et créer des emplois décents", avait indiqué l'ONU avant l'ouverture des travaux.
La hausse ces derniers mois des prix alimentaires, source de troubles politiques et sociaux, est une question cruciale pour les PMA. "La hausse des prix alimentaires est un défi sérieux, et aussi une opportunité. La plupart des PMA sont importateurs nets de denrées alimentaires, et un tiers des populations est mal nourrie de manière chronique. Mais si des infrastructures modernes sont en place et si les paysans sont suffisamment aidés, ils bénéficieront de prix stables et sortiront de l'agriculture à bas rendement", selon l'ONU.
La Banque mondiale, qui organise plusieurs forums durant la conférence où elle jouit d'un statut d'observateur, dresse une longue liste des remèdes pour améliorer la situation des PMA, a expliqué Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l'institution.
Il faut "soutenir la production agricole sur le long terme" dans les PMA, "développer des stocks alimentaires" dans ces pays et "soutenir des stocks à des fins humanitaires", a-t-elle expliqué. De même, les pays producteurs "ne doivent pas imposer de restrictions sur leurs exportations". Il faut également "soutenir les pays qui ont été affectés par des conflits" dans les domaines de "la justice, de l'emploi et des institutions", aider les PMA à construire des "réseaux de sécurité sociale" tels que des programmes scolaires ou d'aide aux femmes enceintes, et, enfin, "soutenir le rôle des femmes" dans les PMA, a ajouté la responsable.
Les PMA comptent 645 millions d'habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté, et leurs populations devraient doubler d'ici à 2050. Économiquement vulnérables, avec de grandes difficultés sociales, ils représentent seulement un pour cent du commerce mondial.
AFP/VNA/CVN