«J'ai parlé d'énergie nucléaire civile avec le président, il a indiqué que si (notre coopé- ration) avait un but pacifique, il n'y voyait pas d'objection" , a déclaré M. Gilani à la presse à l'issue d'un entretien de trois quarts d'heure avec le président français à l'Élysée. "Je lui ai parlé de la crise énergétique qui frappe le Pakistan. Nous souffrons d'une grave pénurie d'électricité" , a-t-il ajouté.
Lors d'une visite du président pakistanais Asif Ali Zardari à Paris en septembre 2009, Nicolas Sarkozy avait proposé à son homologue une coopération de la France "dans le domaine de la sûreté nucléaire" , sans toutefois faire référence à un "transfert de technologie" souhaité par le Pakistan.
Détenteur de la bombe nucléaire, le Pakistan dispose d'un réacteur nucléaire construit par la Chine à Chashma, dans la province pakistanaise du Pendjab (Est). Un autre réacteur, également de construction chinoise, est en voie d'achèvement et deux autres sont d'ores et déjà prévus.
Le pays souffre d'une image sulfureuse en matière nucléaire depuis la disgrâce du père de la bombe pakistanaise, Abdul Qadeer Khan, qui avait avoué en février 2004 avoir dirigé un réseau d'exportation de technologies nucléaires à l'étranger.
Concernant les affaires intérieures, le Premier ministre pakistanais, Yousuf Raza Gilani, a affirmé à Paris qu'il n'y avait "aucune discrimination" dans son pays envers les minorités, alors que des évêques orientaux ont dénoncé les violences à l'encontre des chrétiens d'Orient, notamment au Pakistan.
"Le fondateur de notre pays, Muhammad Ali Jinnah, a clairement proclamé que tous les citoyens pakistanais étaient égaux, y compris les minorités. Nous suivons ses traces, et dans notre propre Constitution, les droits des minorités sont garantis" , a affirmé M. Gilani.
Le chef du gouvernement pakistanais répondait aux questions des journalistes, à l'issue d'un entretien avec le président Nicolas Sarkozy.
Il a également affirmé que l'ancien ministre des Minorités religieuses de son pays, le catholique Shahbaz Bhatti, assassiné le 2 mars, tout comme un ancien gouverneur, l'avait été non pas en raison de la controverse sur la loi sur le blasphème mais à cause de "l'extrémisme et du terrorisme" .
Militant pour la suppression de la peine de mort en cas de blasphème et défenseur de la minorité chrétienne, Shahbaz Bhatti a été assassiné à Islamabad par des inconnus qui ont criblé de balles sa voiture.
Trois évêques des Églises catholiques d'Irak, du Pakistan et d'Égypte, ont témoigné le 4 mai, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, de la situation dramatique des chrétiens d'Orient, victimes de menaces, d'assassinats et d'intimidation. Le Pakistan compte environ 2,5 millions de chrétiens.
AFP/VNA/CVN