Dernier jour des élections générales en Inde, sous une chaleur étouffante

L'Inde a achevé samedi 1er juin un long processus de six semaines d'élections générales, avec le vote, en pleine canicule, dans la capitale spirituelle de l'hindouisme, place forte du Premier ministre indien Narendra Modi pour sa campagne nationaliste.

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Un électeur vote lors de la dernière phase des élections générales, le 1er juin 2024 à Jalandhar, en Inde.
 Photo : AFP/VNA/CVN

Une victoire du Premier ministre pour un troisième mandat est l'issue la plus probable, en grande partie grâce à son image de farouche défenseur de la religion majoritaire en Inde. Les résultats sont attendus mardi 4 juin.

Varanasi (ou Bénarès), la circonscription du Premier ministre de 73 ans dans le Nord du pays, est la capitale spirituelle de l'hindouisme, et le lieu où des fidèles de toute l'Inde viennent incinérer leurs proches décédés au bord du Gange.

C'était l'une des dernières villes où l'on votait, à l'issue d'un processus électoral par étapes, souvent dans une chaleur éprouvante.

Les bureaux ont fermé à 15h00 GMT. Le décompte des voix aura lieu mardi 4 juin, mais les sondages de sortie des urnes devraient donner quelques indications sur le vainqueur.

La température avait atteint dans la journée samedi 1er juin les 45 degrés, une température déjà dépassée dans de nombreuses villes ces derniers jours.

"Il fait déjà très chaud", observe Chinta Devi, arrivée pour voter dès 08h00 du matin.

Depuis quelques jours dans la cité hindouiste écrasée de chaleur, "les rues et les marchés sont vides", dit-t-elle.

"Sentiment de fierté"

Image tirée d'une vidéo de la chaîne YouTube Narendra Modi diffusée le 22 janvier 2024 via l'AFPTV du Premier ministre indien Narendra Modi inaugurant le temple dédié à la divinité Rama, à Ayodhya, dans l'État indien de l'Uttar Pradesh.
Photo : AFP/VNA/CVN

Varanasi est la ville où le soutien de l'opinion publique à la politique de resserrement des liens entre l'hindouisme et le pouvoir, mené par M. Modi, est le plus fort.

"Modi est manifestement en train de gagner", dit Vijayendra Kumar Singh, qui travaille dans l'un des nombreux hôtels de ce lieu de pèlerinage très prisé.

"Il y a un sentiment de fierté pour tout ce qu'il fait, et c'est pour cela que les gens votent pour lui".

Narendra Modi a déjà offert à son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP), deux victoires écrasantes en 2014 et 2019, en grande partie grâce à son appel à l'électorat hindou.

Cette année, il a inauguré avec faste un grand temple dédié à la divinité Rama, à Ayodhya, sur le site occupé précédemment par une mosquée vieille de plusieurs siècles qui a été rasée par des fanatiques hindous en 1992.

La construction du temple, longtemps réclamé par les promoteurs de l'hindouisme, a été célébrée dans tout le pays, avec des retransmissions en direct et des fêtes de rue.

Cette inauguration, ainsi que de nombreux autres signaux en faveur de la religion majoritaire de l'Inde cette dernière décennie, ont attisé les inquiétudes de la minorité musulmane, forte de plus de 200 millions de personnes.

Des électeurs attendent pour voter lors de la dernière phase des élections générales, le 1er juin 2024 à Patna, en Inde.
Photo : AFP/VNA/CVN

Narendra Modi a accusé la coalition de l'opposition, formée par deux dizaines de partis de divers bords, de vouloir redistribuer les richesses de l'Inde aux musulmans.

Les analystes tablent depuis longtemps sur une victoire de M. Modi face à une alliance d'opposition, qui n'a pas désigné de candidat au poste de Premier ministre.

Plusieurs enquêtes de justice ouvertes contre ses opposants et une enquête fiscale qui a gelé cette année les comptes bancaires du Congrès, le plus grand parti d'opposition de l'Inde, ont encore renforcé son ascendant.

L'image de Narendra Modi a été confortée dans son pays par l'influence diplomatique et économique croissante de l'Inde, qui a dépassé la Grande-Bretagne en tant que 5e économie mondiale en 2022.

"En tant qu'Indienne, j'ai le sentiment qu'il a apporté beaucoup de respect et de prestige à l'Inde pendant son mandat", a déclaré Shikha Aggarwal, 40 ans, à la sortie d'un bureau de vote samedi 1er juin.

"Je vote pour la croissance et le développement de mon pays", lance de son côté Brijesh Taksali, avant d'ajouter : "Il n'y a qu'un seul dirigeant que je connaisse... Narendra Modi. J'ai voté pour lui".

Les électeurs indiens ont voté en sept phases sur six semaines pour faciliter l'immense opération logistique que représente l'organisation d'une élection dans le pays le plus peuplé du monde.

AFP/VNA/CVN

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