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M. Modi cherche depuis longtemps à éliminer les vestiges de la domination britannique. Le nouvel édifice hexagonal qu'il a voulu jouxte celui bâti à l'époque coloniale par les architectes britanniques Edwin Lutyens et Herbert Baker, qu'il remplacera désormais.
Le puissant ministre indien de l'Intérieur, Amit Shah, personnalité-clé de l'entourage de M. Modi, voit dans le nouvel édifice le symbole d'une "Inde autosuffisante et d'un pôle de concrétisation des espoirs et aspirations de tous les Indiens".
Tout le monde s'accorde à dire que l'actuel Parlement est étriqué, que ses installations sont obsolètes, que le nombre de bureaux et de salles de commission est insuffisant et qu'il fallait en changer.
Le Parlement indien actuel à New Delhi, le 29 novembre 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le nouveau siège, qui aurait coûté environ 145 millions d'USD, entre dans le cadre de l'ambitieux programme de M. Modi visant à rénover ou à remplacer les bâtiments gouvernementaux datant de l'ère britannique.
Baptisé "Central Vista", ce programme a rapidement été critiqué pour ses coûts élevés.
La nouvelle Chambre basse a été dotée de 888 sièges, semblant indiquer que les autorités prévoient d'accroître de beaucoup le nombre de ses membres actuellement fixé à un maximum de 550.
Le Bharatiya Janata Party (BJP), parti de M. Modi, pourrait en tirer avantage : si le nombre de députés était accru en fonction des chiffres du recensement de 2011, le Nord et le Centre du pays, densément peuplés et bastions du BJP, seraient beaucoup mieux représentés que le Sud de l'Inde, plus développé et plus riche.
Le nouveau Parlement indien encore en travaux à New Delhi, le 26 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Leçons de l'Histoire
Le Parlement a vécu des perturbations de séances en février à la suite du blocage par le gouvernement de requêtes de l'opposition et du chef du Congrès, Rahul Gandhi, en faveur d'une enquête sur les liens éventuels entre M. Modi et le magnat Gautam Adani, dont le conglomérat a été accusé de fraude.
L'empire Adani nie ces accusations.
Le mois suivant, Rahul Gandhi était banni du Parlement indien en raison de sa condamnation à une peine de prison pour diffamation, à la suite d'une remarque faite durant la campagne électorale de 2019 dans l'État du Gujarat (Ouest), dont le Premier ministre est originaire.
Le chef du parti indien du Congrès leader Rahul Gandhi lors d'une conférence de presse à New Delhi, le 25 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"L'Inde sans le Congrès" était le slogan de campagne du BJP porté au pouvoir en 2014, rappelle le porte-parole du Congrès.
"Ils veulent une démocratie sans opposition", a-t-il ajouté, "comment peut-il y avoir démocratie sans opposition ?".
De son côté, Amit Malviya, menant la campagne du BJP sur les médias sociaux, entend replacer le boycott de l'inauguration du nouveau siège parlementaire dans le contexte du colonialisme, dressant un parallèle avec celle du siège actuel en 1927 par le vice-roi Lord Irwin, en présence de Motilal Nehru, l'arrière-arrière-grand-père de Rahul Gandhi.
"Le Congrès, qui à l'époque n'avait aucun scrupule à faire des génuflexions devant les Britanniques, a aujourd'hui un problème pour assister à l'inauguration, même si la personne qui dirige la cérémonie est un Premier ministre démocratiquement élu", a-t-il déclaré. "Comment expliquer la loyauté du Congrès envers les Britanniques et son mépris pour le peuple indien ?".
AFP/VNA/CVN