Depuis des années, le Vietnam est un grand exportateur du riz, mais les riziculteurs restent pauvres. En réalité, les régions spécialisées dans la riziculture sont souvent les localités les moins développées. "Pour améliorer les conditions de vie des riziculteurs, il faut mieux organiser la production de riz et l'écoulement, ainsi que le partage des intérêts entre les producteurs et les entreprises exportatrices", a estimé le vice-ministre de l'Agriculture et du Développement rural Bùi Ba Bông.
Selon le Docteur Pham Van Du, vice-directeur du Département de la culture du ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR), la production d'envergure est la solution pour élever la valeur du riz. En d'autres termes, il s'agit du modèle de création d'immenses exploitations pratiquant la norme VietGap. Dans le cadre de ce modèle, les agriculteurs bénéficient de la fourniture par les entreprises de prestige des variétés de riz approuvées, des matières premières agricoles, ainsi que des services techniques (préparation du sol avant de semer, récolte, travaux hydrauliques, transformation, réserve et exportation). Ce modèle contribue à limiter les pertes après récolte, à réduire le coût de revient et à accroître la qualité du riz. D'où la hausse des profits. Il a été largement appliqué dans les provinces de Dông Thap, d'An Giang et de Long An, avec la participation de la Compagnie générale des vivres du Sud, de la Compagnie des insecticides d'An Giang, de la Compagnie Gentraco, de la compagnie ADC, de la compagnie Co May...
Le modèle appliqué par la Compagnie des insecticides d'An Giang (AGPPS), qui consiste en une immense exploitation de 1.200 ha, permet d'atteindre un rendement de 8,5-12 tonnes par hectare, ce qui a généré un bénéfice de 25-34 millions de dôngs par hectare pour les riziculteurs. L'AGPPS a lancé le premier modèle d'alliance avec les agriculteurs-exploitants en octobre 2010 dans la commune Vinh Binh, district de Châu Thành. Elle a investi dans la construction d'une usine de transformation rizicole d'une puissance de 100.000 tonnes par an. Vers le troisième trimestre de l'année, l'AGPPS construira trois nouvelles usines de transformation dans les provinces d'An Giang, Long An et Dông Thap. Et à l'horizon 2015, encore six usines de transformation seront mises sur pied, d'une puissance cumulée d'un million de tonnes de riz par an. L'accroissement de la valeur du riz passe par la création de ce type d'exploitations, lesquelles aboutiront à la naissance de régions de riziculture d'envergure de haute qualité, a notifié le MADR. Selon les prévisions, à l'horizon 2012, la superficie totale de ces gigantesques exploitations sera portée à 20.000-40.000 ha, et à 50.000-80.000 ha en 2013.
La production rizicole du delta du Mékong sera maintenue, d'ici à 2020, à 20-21 millions de tonnes chaque année, selon l'Institut de recherche sur le riz de cette région. Pour y parvenir, d'ici à 2030, le delta du Mékong devrait maintenir la superficie rizicole annuelle à 1,78-1,88 million d'hectares, créer de nouvelles variétés de riz de bonne qualité ou revaloriser des variétés locales adaptées aux effets du changement climatique, résistantes aux parasites. L'agriculture des provinces du delta sera mécanisée au maximum, d'ici à 2015, dans tout le processus de production rizicole: labourer, semer, récolter, sécher et conserver le riz.
Thê Linh/CVN