Selon le rapport du ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC), le secteur des services contribue pour 15-20% au PIB national (environ 12 milliards de dollars). Le pays compte actuellement plus de 800 entreprises dans ce secteur dont 70-80% sont des petites et moyennes entreprises. Selon le vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, Nguyên Câm Tu, les potentialités de développement de la logistique sont riches car les échanges commerciaux entre le Vietnam et les autres pays augmentent de 18-20%/an pour une valeur de près de 130 milliards de dollars.
Selon les prévisions, en 2015, si la valeur des importations et des exportations nationales atteignait 200 milliards de dollars, celle du secteur de logistique serait d'environ 40 milliards (soit 20%). Selon le classement en 2010 de la Banque mondiale, le pays se classe 53e parmi 155 pays en termes d'indice de réalisation des logistiques, occupant le premier rang dans le groupe des pays à bas revenus.
Pourtant, comme pour d'autres pays en développement de la région, les entreprises logistiques vietnamiennes sont pour la plupart des PME peu professionnelles dans leurs activités et avec un petit nombre de travailleurs. Selon l'Association vietnamienne de transport et de réception (Viffas), seulement 20% des marchandises d'import-export sont prises en charge par des entreprises nationales. Le plus inquiétant, c'est que celles-ci ne jouent qu'un rôle de "satellite" pour les sociétés de logistique étrangères. Elles assument seulement un maillon de la chaîne comme le remplissage des formalités douanières, la location de véhicules, de dépôts de marchandises..., alors que les services de logistique constituent un processus complet englobant fourniture, transport, surveillance de la production, entrepoage, distribution...
Le directeur général de la compagnie ATL (Trade & Logitics), Ruby Ngoc, informe que sa société, en activité depuis un an et demi, joue le rôle de "satellite" pour des sociétés de logistique étrangères. C'est pourquoi elle subit toujours une pression pour la diminution du prix des marchandises. Elle projette d'élargir ses services et de chercher de nouveaux partenaires.
Ruby Ngoc estime que le plus grand défi pour les entreprises de services logistiques est l'état de sous-développement du transport routier. Le temps est le facteur le plus important dans la délivrance des marchandises, ce qui aide les entreprises à établir leur marque commerciale. Cependant, elles dépendent du réseau d'infrastructures de transport global pour leur temps de délivrance.
L'intégration régionale
Selon le directeur adjoint de la compagnie d'entrepôts Vietfracht, Nguyên Giang Tiên, les entreprises vietnamiennes ne peuvent pas encore fournir tous les services logistiques car leurs technologies sont arriérées, leurs ressources humaines peu qualifiées. Selon le directeur exécutif Phua Kok Kim, chargé du secteur industriel du groupe singapourien Mapletree, les entreprises d'import-export vietnamiennes s'occupent elles-mêmes des services d'entrepôt, c'est pourquoi les entreprises en logistique ne peuvent pas se développer. Les premières n'ont pas encore suffisamment conscience de l'importance de la logistique. Cela a limité l'import-export des entreprises et de tout le pays.
Selon Viffras, il manque un mécanisme de gestion des activités logistiques au Vietnam, les réglementations sur les impôts sont complexes. Alors, cette association a proposé de fonder un Comité interministériel de la logistique qui regroupe les représentants du ministère du Transport et des Communications, de celui de l'Industrie et du Commerce afin d'assurer la cohérence dans les réglementations sur les services logistiques. Elle a aussi proposé d'édifier un forum national des logistiques pour renforcer les échanges entre le gouvernement, les services compétents et les clients de ces services.
D'après le directeur adjoint de Vietfracht, Nguyên Giang Tiên, l'édification d'un cadre juridique sur les activités logistiques est nécessaire et doit être conforme aux autres réglementations sur le transport. Le vice-ministre Nguyên Câm Tu fait savoir que la logistique est un service multiforme, c'est pourquoi la gestion de ces activités demande la participation de différents secteurs dont les transports et communications, le commerce, les douanes, les technologies de l'information, etc. De plus, il faut aussi s'intéresser à l'intégration régionale, ce qui demande une planification du développement du réseau d'infrastructures des pays au niveau régional.
Dans l'immédiat, les décideurs politiques perfectionnent le cadre juridique pour le secteur logistique. Récemment, la compagnie ATL a décidé de former elle-même son personnel ainsi que d'ouvrir des cours de formation auprès d'entreprises à l'étranger.
Pourtant, il faudrait que les universités offrent des formations en la matière. Sans oublier l'assistance de l'État en faveur des écoles professionnelles pour le développement de la logistique car, dans ce secteur, le personnel joue un rôle majeur dans son développement.
La logistique est un secteur très profitable et joue un rôle important dans la croissance économique, le maintien de la macroéconomie des pays. Augmenter la qualité des services est la "clef" du succès dans le développement économique.
Conformément à l'Article 133 de la Loi sur le commerce, les logistiques sont des services commerciaux où les commerçants exécutent un ou des travaux concernant la réception de marchandises, le transport, l'entreposage, le remplissage des formalités de douane et d'autres papiers, le conseil à la clientèle, l'emballage, le codage, la livraison du fret ou les autres services relatifs aux marchandises selon l'accord avec les clients pour bénéficier de rémunérations.
Hà Minh/CVN