De premiers résultats : une bonne croissance économique, une diminution du déficit public, une baisse du volume du crédit, la stabilisation du marché des devises et de l'or. Un bémol, c'est l'indice des prix à consommation (IPC) qui, lors des quatre premiers mois de l'année, a augmenté de près de 10% par rapport à décembre 2010, soit trois points au delà de l'objectif assigné pour toute l'année. Pour quand la baisse de l'inflation ? C'est la question posée à plusieurs spécialistes.
* Trân Hoàng Ngân, membre du Conseil consultatif national en politiques monétaire et financière
Je suis peiné par la nette progression de 3,32% de l'inflation en avril mais je ne suis pas désespéré. Cette inflation s'explique par des raisons internes comme externes.
L'économie nationale fait face à plusieurs difficultés. Je peux aujourd'hui affirmer que les mesures de la résolution gouvernementale 11, nécessaires et correctes, ont abouti à des résultats encourageants en deux mois d'application. Ceux-ci se constatent en particulier avec la stabilisation du marché des devises et de l'or. Davantage d'effets de ces mesures demandent du temps. L'effectivité de cette résolution devrait parvenir à son maximum lors du deuxième trimestre de l'année.
Je veux également souligner ici que ces mesures s'inscrivent dans la durée, nous appliquons l'enseignement de ces dernières années car, si en 2008 nous sommes parvenus à maîtriser l'inflation, celle-ci a fait un retour en force en 2010 du fait de l'absence de mesures de long terme... Par ailleurs, une politique monétaire de rigueur est adaptée dans les présentes circonstances mais il ne faut pas aller trop loin, les conséquences pouvant être graves telles qu'augmentation des faillites d'entreprise, du chômage... De fait, l'importante inflation d'avril ne résulte pas seulement de facteurs monétaires. Nous devons nous attacher à une plus grande rigueur dans la gestion des politiques financières, la réduction de l'investissement public et du déficit public pour le ramener en deçà de 5% du PIB. Selon de récentes statistiques du ministère du Plan et de l'Investissement, relatives à l'investissement public, les 1.387 projets suspendus représentent une économie de 3.400 milliards de dôngs. Ces chiffres ont été collectés au sein de 30 ministères et services de ressort central dans 63 villes et provinces ainsi que 12 groupes économiques et compagnies générales d'État. Il s'agit toutefois d'un modeste montant qui ne représente que seulement 1% du plan global. À mon avis, il faut le porter à 10%.
* Nguyên Tiên Thoa, directeur du Département de gestion des prix (ministère de l'Industrie et du Commerce)
Appliquée depuis mars 2011, la résolution 11 produit déjà des effets positifs avec, notamment, une croissance soutenue lors du premier trimestre. Entre janvier et avril, les exportations nationales se sont élevées à près de 26,94 milliards de dollars pour une progression en glissement annuel de 35,7%, représentant le triple de l'objectif poursuivi. Quant aux importations nationales, elles ont atteint plus de 31,83 milliards de dollars, soit une augmentation de 29,1%, entraînant ainsi un déficit de la balance du commerce de près de 4,9 milliards de dollars pour cette même période.
Nous avons cependant subi une nette progression de l'indice des prix à la consommation (IPC). La politique de limitation du volume national du crédit produira ses effets au cours du deuxième trimestre, d'où la baisse attendue de l'IPC. Pour toute l'année, l'inflation devrait être à deux chiffres, de l'ordre de celle de l'année dernière qui a été de 11,75%. Plusieurs organisations économiques internationales ont également prévu que l'inflation du Vietnam devrait varier de 11% à 13% cette année.
Il n'y a pas de secret, lutter contre l'inflation, c'est "refroidir l'économie", c'est-à-dire une croissance économique moindre. Mais il faut conserver à l'esprit que de bons indices macroéconomiques sont essentiels pour un développement durable de notre économie.
Thê Linh/CVN