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Le dirigeant de la Banque centrale allemande, Jens Weidmann, a jugé dans l'hebdomadaire Focus que la Banque centrale européenne (BCE) achetait des actifs "de faible qualité". Ce faisant, "les risques en matière de crédit pris par les banques privés vont être transférés vers la banque centrale et donc vers les contribuables, sans compensation adéquate", selon le banquier central.
Le siège de la BCE à Francfort (Allemagne). |
Le président de la BCE, Mario Draghi, a annoncé jeudi 2 octobre le rachat d'ABS dès le quatrième trimestre 2014, ainsi que d'obligations sécurisées à partir de mi-octobre, et ce pendant au moins deux ans.
De son côté, le ministre bavarois des Finances, Markus Söder, a également critiqué cette décision. "Nous craignons de plus en plus que la BCE devienne ainsi une 'bad bank'", a-t-il dit dans le quotidien régional Münchner Merkur à paraître lundi 29 septembre. Pour ce responsable conservateur, l'automne "sera chaud" et il attend du gouvernement d'Angela Merkel qu'il s'oppose à ces mesures.
Le président des Caisses d'épargne allemandes, Georg Fahrenschon, a souligné que la BCE créait un cercle viscieux avec sa politique monétaire actuelle, basée sur des taux très bas. "Avec des taux bas, il est plus facile pour les pays européens en crise de contracter de nouvelles dettes, plutôt que de se confronter aux problèmes et de mettre en place des réformes", a-t-il estimé dans le quotidien régional Magdeburger Volkstimme.
L'achat prochain d'ABS par la BCE est controversé. Ces produits financiers complexes avaient été rendus en partie responsables de la crise financière de 2008. Leur mécanisme est similaire à celui des "subprimes" (titres adossés à des prêts immobiliers) américains.
Le rachat d'ABS est une des mesures de la BCE destinée à fluidifier le crédit et donc à soutenir l'activité, alors que la zone est engluée dans une croissance très faible et des menaces de déflation.
AFP/VNA/CVN