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Angela Merkel le 19 septembre 2016 à Berlin. |
Le chancelier social-démocrate autrichien Christian Kern est à l'origine de cette rencontre régionale à laquelle participent les chefs de gouvernement ou représentants de dix autres pays et de l'Union européenne.
Dans beaucoup de ces pays, la question de l'accueil des réfugiés et des demandeurs d'asile occupe une place centrale du débat national.
Angela Merkel a récemment dû esquisser un mea culpa sur sa politique d'immigration, dans le sillage de deux revers électoraux infligés à son parti par la droite populiste. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban est l'un des pourfendeurs de la politique d'accueil incarnée par la chancelière et par le mécanisme européen de relocalisation des réfugiés contre lequel il organise un référendum le 2 octobre.
La dirigeante allemande a récemment promis de tout faire pour éviter un nouveau chaos comme celui de l'automne 2015, qui a abouti à une "perte de contrôle" partielle aux frontières.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras, également attendu à Vienne, plaide pour plus de solidarité envers son pays où quelque 60.000 demandeurs d'asile sont bloqués. Ils sont également des milliers coincés en Bulgarie et en Serbie, en raison du renforcement des contrôles aux frontières intérieures de l'Union européenne.
La Roumanie, la Croatie, la Slovénie, ainsi que la Macédoine et l'Albanie, deux pays hors UE -tout comme la Serbie- seront représentées à Vienne.
La réunion de Vienne, comme d'autres rendez-vous européens avant elle, voudrait mettre de côté les intérêts nationaux pour "accélérer le processus de décision" commun, selon le chancelier autrichien.
Pas de solution rapide
Il souhaiterait faire samedi un audit de la situation et des actions nécessaires aux différentes frontières de la "route des Balkans", un itinéraire qui fut emprunté par des dizaines de milliers de migrants jusqu'en en mars. Des centaines d'entre eux tentent encore de franchir chaque jour les frontières aujourd'hui verrouillées.
La rencontre veut aussi définir des moyens d'aider les pays de départ des migrants, a expliqué M. Kern au quotidien Der Standard.
Des sujets déjà maintes fois débattus dans les instances de l'UE, qui est représentée à Vienne par le président du Conseil européen Donald Tusk et par le commissaire européen Dimitris Avramopoulos.
La question migratoire "ne sera pas résolue cet automne, ni même en 2017", reconnaît Christian Kern.
La fermeture de la "route des Balkans" et la signature d'un accord controversé entre l'UE et la Turquie, en mars, ont conduit à la baisse des arrivées via la Méditerranée.
Selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), plus de 300.000 migrants et réfugiés ont traversé en 2016 la Méditerranée pour se rendre en Europe, principalement en Italie, un chiffre nettement inférieur aux arrivées enregistrées durant les neuf premiers mois de 2015 (520.000) mais supérieur à l'ensemble de l'année 2014 (216.054).
Le temps presse. Le pacte avec Ankara et le contrôle du flux migratoire sont menacés d'échouer si l'exemption de visas n'est pas garantie aux citoyens turcs d'ici octobre, une clause qui divise les États membres de l'UE.
Et le HCR s'alarme du nombre de naufrages. Un bateau de pêche qui transportait des centaines de personnes à destination de l'Italie a chaviré mercredi 21 septembre au large de la ville égyptienne de Rosette (Nord), faisant au moins 162 morts.
AFP/VNA/CVN