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La chef de la diplomatie birmane Aung San Suu Kyi à la tribune de l'ONU, le 21 septembre à New York. |
Aung San Suu Kyi a été vivement critiquée sur la scène internationale, même par ses plus fervents partisans, pour son silence sur l'oppression des Rohingyas, considérés par l'ONU comme la minorité la plus persécutée au monde.
La prix Nobel de la Paix, ancienne icône de la démocratie au Myanmar, a prononcé son premier discours au nom de son pays devant l'Assemblée générale de l'ONU. Une scène impensable il y a quelques années, quand elle était assignée à résidence par la junte militaire.
Elle n'a pas mentionné les Rohingyas directement mais a affirmé qu'elle allait soutenir le travail d'un comité créé par le gouvernement birman sur ce dossier sensible, avec à sa tête l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan.
"Il y a eu une opposition persistante de certains à la création de ce comité", a-t-elle noté. "Cependant nous sommes déterminés à persévérer dans nos efforts pour réaliser harmonie, paix et prospérité dans l'État Rakhine" (Ouest du Myanmar), qui abrite la plus grande partie de cette minorité d'un million d'habitants. Elle a promis de "s'opposer fermement aux préjugés et à l'intolérance" et de promouvoir les droits de l'homme, tout en demandant "à la communauté internationale de se montrer compréhensive et constructive" à ce sujet.
Depuis des violences meurtrières en 2012, plusieurs dizaines de milliers de Rohingyas, persécutés par les bouddhistes, n'ont pas pu retourner dans leurs villages et s'entassent dans des camps de fortune. Même si nombre des Rohingyas sont présents au Myanmar depuis des décennies, ils restent considérés comme des immigrés illégaux du Bangladesh voisin. Privés de papiers d'identité, ils n'ont pas accès aux hôpitaux, aux écoles et au marché du travail.