La Syrie lance une offensive sur Alep, nouvel échec de la diplomatie mondiale

L'armée syrienne a lancé jeudi soir 22 septembre une offensive majeure contre la partie opposante de la ville d'Alep (Nord), soumise cette semaine à un déluge de feu, sans que la communauté internationale réussisse à imposer une trêve des combats.

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Un habitant évacue un enfant des décombres d'un immeuble après des raids aériens, le 21 septembre à Alep, en Syrie.

Alep est un objectif stratégique crucial dans la guerre qui ravage la Syrie depuis plus de cinq ans et le régime veut reconquérir le secteur oriental de l'ancienne capitale économique, qui lui échappe depuis 2012.

L'annonce de cette offensive militaire a coïncidé avec une réunion internationale à New York visant à rétablir un cessez-le-feu imposé par un accord à Genève le 9 septembre entre Moscou et Washington, mais qui a volé en éclats lundi 19 septembre.

"La question dorénavant est de savoir s'il reste une véritable chance d'avancer parce qu'il est clair que nous ne pouvons pas continuer plus longtemps sur cette voie", a reconnu le secrétaire d'État américain John Kerry, concédant l'échec de la réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS).

"Le seul moyen (d'avancer) est que ceux qui ont la force aérienne dans ce conflit cessent de l'utiliser", a martelé M. Kerry, en référence aux aviations de Damas et de son allié russe.

"Nous exigeons que l'aviation syrienne reste clouée au sol. Et la réponse des Russes n'est pas satisfaisante", a renchéri son homologue français Jean-Marc Ayrault.

Des habitants évacuent un blessé des décombres d'un bâtiment après des raids aériens, le 21 septembre à Alep, en Syrie.

John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov, dont les relations se sont crispées cette semaine lors de l'Assemblée générale de l'ONU, sont cependant convenus de discuter encore vendredi 23 septembre.

Alep sous les bombes

Alep, a subi depuis mercredi 21 septembre un déluge de bombes, et plusieurs quartiers de la partie orientale de la ville, contrôlée par les opposants, étaient en feu jeudi 22 septembre. "Les raids ininterrompus la nuit dernière ont été si violents que c'est vraiment indescriptible", a affirmé Ibrahim Abou al-Leith, porte-parole des "Casques blancs", des sauveteurs bénévoles.

Dans le communiqué sur son offensive, l'armée syrienne a appelé "les habitants à s'éloigner des positions des groupes terroristes" et assuré que les citoyens des quartiers opposants qui se présenteraient à ses points de contrôle sur la ligne de démarcation ne seraient pas arrêtés.

"Il s'agit d'une large offensive terrestre appuyée par les frappes des avions russes dans le but de prendre petit à petit le secteur est d'Alep et le vider de ses habitants", a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). D'après lui, de violents combats se déroulent à la périphérie sud de la métropole entre les deux bords.

AFP/VNA/CVN

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