>>Violences à Kinshasa : 17 à 50 morts selon les bilans
Le siège de l'Union pour la démocratie et le progrès social, parti de l'opposant Etienne Tshisekedi, après avoir été incendié dans la nuit, le 20 septembre à Kinshasa, en RDC. |
La police nationale a fourni un bilan global provisoire de 32 morts, civils ou membres des forces de l'ordre tués, pour beaucoup par balles, en 48 heures de pillages et d'affrontements entre forces de l'ordre et jeunes réclamant le départ du président Joseph Kabila.
Mais pour l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti d'opposition historique en République démocratique du Congo, ces violences, les pires qu'ait connues Kinshasa depuis janvier 2015, ont fait "plus de 100 morts".
Les affrontements ont éclaté lundi matin 19 septembre en marge d'une manifestation organisée par un "Rassemblement" d'opposition constitué autour de l'UDPS à trois mois de la fin du mandat de M. Kabila pour lui signifier son "préavis" et exiger son départ le 20 décembre.
La Constitution interdit à M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se représenter, mais le chef de l’État ne donne aucun signe de vouloir quitter son poste alors que le scrutin présidentiel apparaît désormais impossible à organiser dans les temps.
La situation a rapidement dégénéré pour tourner à l'émeute et au pillage de bâtiments publics (commissariats, tribunaux...) ou de biens privés.
Les autorités et le "Rassemblement" se sont mutuellement renvoyé la responsabilité des violences. Dans un communiqué, la présidence de la République a accusé mercredi 21 septembre l'opposition d'avoir transformé la manifestation en "émeutes sanglantes".
Bruno Tshibala, porte-parole de l'UDPS, a qualifié les troubles d'"incendie (...) planifié" par un "pouvoir sanguinaire".
L'ONU, qui déploie en RDC sa plus grosse force de maintien de la paix au monde (principalement présente dans l'Est du pays) s'est montrée prudente avec les chiffres.
"Il y a beaucoup de personnes qui ont été tuées", a déclaré à la presse le chef du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l'homme en RDC (BCNUDH), José-Maria Aranaz, indiquant que son organisme ne donnerait un bilan qu'après un long travail de vérification.