Ces informations ont été fournies par une source proche de l'enquête ayant eu connaissance de la teneur des enregistrements du Cockpit Voice Recorder (CVR), l'un des deux enregistreurs de vol, qui conserve les conversations et les bruits du poste de pilotage. Elles confirment une information initialement donnée par le New York Times et marquent une nette accélération de l'enquête après l'accident qui a suscité une émotion considérable dans toute l'Europe.
"Au début du vol, on entend l'équipage parler normalement, puis on entend le bruit d'un des sièges qui recule, une porte qui s'ouvre et se referme, des bruits indiquant qu'on retape à la porte, et il n'y a plus de conversation à ce moment-là jusqu'au crash", a indiqué la source proche de l'enquête.
Un Airbus A320 de la compagnie allemande low cost Germanwings s'est écrasé le 24 mars dans les Alpes françaises. Photo : AFP/VNA/CVN |
Les deux pilotes s'exprimaient en allemand. À la fin du vol, les alarmes indiquant la proximité du sol retentissent, a indiqué cette même source, qui n'était pas en mesure de dire si c'était le commandant de bord ou le copilote qui avait quitté la cabine de pilotage.
Ces informations proviennent de l'audition par les enquêteurs de l'enregistreur qui conserve les sons dans le cockpit. Le CVR a été retrouvé mardi 24 mars quelques heures après l'accident et sa lecture a été effectuée mercredi 24 mars en fin de journée.
Hélitreuillage des victimes
Elles interviennent alors que les premiers corps ou restes des 150 personnes décédées dans l'accident de l'Airbus de Germanwings, filiale low cost de Lufthansa, ont été hélitreuillés mercredi par les équipes de secours sur le lieu du drame, près de Digne, dans le Sud des Alpes françaises, où sont attendues jeudi 26 mars des familles de victimes, venant surtout d'Allemagne et d'Espagne.
Les dirigeants français, allemand et espagnol François Hollande, Angela Merkel et Mariano Rajoy se sont recueillis sur le lieu du crash, le 25 mars. Photo : AFP/VNA/CVN |
Plusieurs centaines de personnes, familles ou proches des victimes, doivent être accueillies dans les chapelles ardentes dressées dans deux localités proches du lieu de l'accident, Seyne-les-Alpes et Le Vernet.
Deux avions devaient partir de Düsseldorf et Barcelone pour Marseille afin de permettre aux proches des disparus de se rendre à proximité des lieux de la catastrophe. Deux autocars en provenance d'Espagne étaient aussi attendus.
Mercredi 25 mars, les dirigeants français, allemand et espagnol François Hollande, Angela Merkel et Mariano Rajoy se sont recueillis sur le lieu du crash.
L'Allemagne et l'Espagne, qui ont mis leurs drapeaux en berne mercredi 25 mars, sont les deux pays les plus touchés par le drame, avec respectivement 72 et 51 victimes.
Au nord-ouest de l'Allemagne, à Haltern, des roses et des bougies jonchaient les marches de l'établissement scolaire où étaient scolarisés 16 adolescents qui ont péri dans l'accident.
Mercredi soir 25 mars, plusieurs minutes de silence ont été observées avant des matchs de football du Bayern Munich, du Real Madrid, ainsi qu'un match amical Allemagne-Australie à Kaiserslautern.
Sur le lieu de l'accident, à 1.500 mètres d'altitude dans une zone difficile d'accès, plus de 300 gendarmes, 280 policiers, une centaine de sapeurs-pompiers, 70 chasseurs alpins, ainsi qu'une dizaine de médecins-légistes, sont mobilisés pour les opérations de recherche et d'enquête, qui doivent reprendre jeudi matin.
L'avion a volé jusqu'au bout
L'identification des corps prendra "des jours et même des semaines", a prévenu le procureur de la République de Marseille, Brice Robin. Interpol a envoyé une équipe de spécialistes, pour aider à cette tâche.
Sur l'explication du drame, "à ce stade, on ne ferme aucune hypothèse", avait indiqué mercredi 25 mars le directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) Rémi Jouty, précisant toutefois que l'avion n'avait pas explosé en vol, mais avait bien "volé jusqu'au bout" avant de se désintégrer en milliers de morceaux contre la montagne.
Mercredi matin 25 mars, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait déclaré que l'hypothèse terroriste n'était "pas privilégiée".
"Si les pilotes n'ont pas empêché l'avion d'aller s'écraser contre les montagnes, c'est que soit ils étaient inconscients ou morts, soit ils ont décidé de mourir, soit on les a obligés à mourir", avait dit un expert.
Selon une autre source proche du dossier, interrogée dans la nuit du 25 au 26 mars, le copilote de l'appareil était entré "récemment dans la compagnie" Germanwings, "fin 2013, avec à son actif quelques centaines d'heures de vol". Sa nationalité n'est par ailleurs pas connue avec précision, a poursuivi la même source.
AFP/VNA/CVN