Corée du Sud : les plongeurs ont extrait 19 corps du ferry naufragé

Les plongeurs avaient récupéré dimanche 20 avril seulement 19 corps dans l’épave du ferry naufragé mercredi 16 avril au large des côtes méridionales de la Corée du Sud avec 476 personnes à bord. Des échauffourées ont eu lieu entre les familles, exaspérées par la lenteur des opérations, et la police.

Il a fallu trois jours avant que les 500 plongeurs, qui luttent contre des courants forts et une visibilité quasi nulle, puissent commencer à récupérer des corps de l’épave, permettant le début des longues et douloureuses identifications par les familles.

Le bilan provisoire de la tragédie s’élevait dimanche 20 avril à 58 morts et 244 personnes toujours portées disparues, des adolescents en voyage scolaire pour la plupart.

Des secouristes cherchent des passagers disparus dans le naufrage du ferry Sewol au large de Jindo, le 20 avril

Les plongeurs avaient retiré samedi 19 avril les trois premiers corps du ferry après avoir brisé le hublot d’une cabine de passagers. Seize autres ont ensuite été récupérés dimanche 20 avril, ont annoncé les garde-côtes.

Les corps ont été placés sous des tentes dans le port de l’île de Jindo, près du site de la catastrophe, où les proches des passagers campent dans un gymnase. Ceux-ci devaient décliner leur identité avant de commencer à procéder aux douloureuses identifications. Des policiers postés à l’extérieur des tentes pleuraient tandis qu’on entendait des parents crier sous les tentes.

Certains ont exprimé leur colère qu’on leur demande des prélèvements de salive pour des tests ADN avant que le ferry n’ait été intégralement fouillé. «Nous leur demandons de sauver nos enfants. On ne pense pas aux tests ADN», a lancé Chung Hye-Sook, mère d’un étudiant porté disparu.

La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a donné sa garantie que les grues flottantes déjà en place ne soulèveraient pas l’épave tant que le ferry n’aurait pas été intégralement fouillé.

L’ordre fatal de ne pas bouger

Les plongeurs ont extrait 19 corps du ferry naufragé. Photo : Kyodo/VNA/CVN

Le capitaine Lee Joon-Seok et deux membres de son équipage, qui ont été arrêtés, doivent répondre des accusations de négligence et de carence dans la sécurité des passagers. L’homme est vivement critiqué pour avoir quitté le navire qui faisait naufrage alors que des centaines de personnes, en majorité des lycéens, se trouvaient pris au piège.

Des filets devaient être installés autour de l’épave du Sewol afin d’empêcher les corps de dériver, a indiqué le responsable des garde-côte, qui veut encore croire en la possibilité de rescapés, réfugiés dans des poches d’air. Le capitaine et les deux membres d’équipage ont été filmés par les caméras de télévision dans le poste de police de Jindo. L’homme a tenté d’expliquer les motifs de sa décision - fatale - d’avoir retardé l’évacuation après l’immobilisation du bateau à la suite d’un choc.

Les 476 personnes à bord ont reçu l’ordre de ne pas bouger de leur siège, pendant plus de 40 minutes, selon les rescapés. Lorsque le ferry a commencé à se coucher sur le côté, il était trop tard : l’eau s’engouffrait. Aucun rescapé n’a été retrouvé depuis mercredi 16 avril. Les 174 survivants ont été récupérés très rapidement après le naufrage.

Le ferry transportait 476 personnes dont 352 lycéens de l’école Danwon d’Ansan, une localité au sud de Séoul. L’adjoint au directeur de l’établissement, qui avait survécu, a été retrouvé pendu vendredi 18 avril, vraisemblablement un suicide.

AFP/VNA/CVN

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