Cette découverte grâce au télescope spatial américain Kepler, conforte la probabilité de trouver des planètes sœurs de la Terre dans notre galaxie, la Voie Lactée, estiment ces scientifiques dirigés par une astronome de la Nasa et dont les travaux paraissent jeudi 17 avril dans la revue américaine Science.
"C'est la première exoplanète de la taille de la Terre trouvée dans la zone habitable d'une autre étoile", souligne Elisa Quintana, astronome du SETI Institute au centre de recherche Ames de la Nasa, qui a mené cette recherche.
Image d'artiste transmise par la Nasa en décembre 2011 de l'exoplanète Kepler-20e |
"Ce qui rend cette découverte particulièrement intéressante c'est le fait que cette planète baptisée Kepler-186f est de taille terrestre en orbite autour d'une étoile dite naine rouge, plus petite et moins chaude que le Soleil, dans la zone tempérée où l'eau peut être liquide", précise-t-elle. Ces étoiles sont les plus fréquentes dans la Voie Lactée avec 70% du total.
Cette zone est dite habitable car la vie telle que nous la connaissons et qui dépend de l'eau, a la plus grande probabilité de s'y développer, relèvent ces chercheurs.
Pour Fred Adams, astronome à l'Université du Michigan, "il s'agit d'un pas important dans la quête pour découvrir une exoplanète identique à la Terre", l'objectif de la mission Kepler.
Sur les près de 1.800 exoplanètes détectées depuis 1994 une vingtaine sont en orbite autour de leur étoile dans la zone habitable. Mais ces planètes sont nettement plus grandes que la Terre et de ce fait il est difficile de déterminer si elles sont gazeuses ou rocheuses.
À 490 années-lumière du Soleil
Selon les modèles théoriques sur la formation planétaire, des planètes dont le rayon est inférieur à 1,5 fois celui de la Terre ont peu de chance d'accumuler une atmosphère épaisse comme les planètes gazeuses géantes de notre système solaire.
"Nous avons appris ces dernières années qu'il y a une nette transition entre les exoplanètes dont le rayon dépasse 1,5 fois celui de la Terre", note Stephen Kane, astronome à l'Université d'État de San Francisco, un des co-auteurs de la découverte. "Lorsque leur rayon mesure entre 1,5 et 2 fois le rayon terrestre, les planètes deviennent suffisamment massives pour accumuler une atmosphère épaisse d'hydrogène et d'hélium", dit-il.
La planète Kepler-186f a un rayon de 1,1 fois celui de la Terre. Elle entre ainsi dans la catégorie des planètes rocheuses de notre système solaire comme la Terre, Mars ou Venus.
"Vu la petite taille de cette exoplanète, il y a de grandes probabilités qu'elle soit rocheuse et qu'elle ait une atmosphère. Si cette atmosphère offre de bonnes conditions, l'eau peut exister à l'état liquide en surface", explique Emeline Bolmont, chercheuse de l'Université de Bordeaux qui a participé à cette avancée.
Kepler-186f se trouve dans un système stellaire à 490 années-lumière du Soleil (une année lumière équivaut à 9.460 milliards de kilomètres) comptant cinq planètes toutes de taille proche de celle de la Terre mais seule Kepler-186f est dans la zone habitable.
AFP/VNA/CVN