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Des personnes passent devant une exposition d’espèces disparues dans la zone verte du sommet Cop16 à Cali, en Colombie, le 28 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, la France, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et la province canadienne du Québec se sont engagés à abonder le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF, en anglais) pour un montant de 163 millions d'USD, selon un communiqué.
"Le GBFF compte désormais 12 contributeurs, dont le Canada, le Japon, le Luxembourg et l'Espagne", précise le communiqué publié par le Fond pour l'environnement mondial(FEM), qui chapeaute ce fonds biodiversité.
Le GBFF a été créé en 2022 pour soutenir l'effort des pays en développement dans l'application de l'accord de Kunming-Montréal, qui a fixé 23 objectifs visant à préserver la nature de la destruction humaine d'ici 2030.
Cet accord engage les pays à mobiliser au moins 200 milliards d'USD par an d'ici à 2030 pour la biodiversité, dont 20 milliards d'USD par an d'ici 2025 doivent être fourni par les pays riches. En 2022, ils avaient atteint 15,4 milliards, selon l'OCDE.
La France estime sa contribution à 1,3 milliards d'euros. Le GBFF n'est qu'une partie de ce financement, qui passe essentiellement par des banques de développement, mais son destin joue un rôle politique majeur dans les négociations des COP biodiversité.
Les pays en développement exigent la création d'un nouveau fonds, autonome du FEM et sous gouvernance onusienne, plus respectueuses de leurs intérêts à leurs yeux.
Ce que refusent les pays développés, jugeant que cette solution mettrait des années à voir le jour et que la multiplication récente de fonds est coûteuse et inefficace.
Le GBFF est certes une solution "temporaire" et doit être amélioré, mais il a le mérite d'être "opérationnel", a déclaré lundi 28 octobre la présidente colombienne de la COP16, Susana Muhamad. Mais "il nécessite plus de fonds" et "il serait utile que les pays développés multiplient les messages indiquant qu'ils atteindront l'objectif de financement", a-t-elle ajouté.
"La question n'est pas tant celle du fonds mais de l'argent qu'on y met", en quantité et en qualité, a commenté Nina Mikander, observatrice des négociations pour l'ONG Bird Life.
"Le GBFF a été créé il y a deux ans et, 18 mois plus tard, il a commencé à débourser des financements, c'est un record", a déclaré la ministre française Agnès Pannier-Runacher, présente à Cali.
"Près de 40% de ses financements sont ciblés vers les pays les plus vulnérables" et cette priorité est "une piste intéressante pour la prochaine conférence de reconstitution du FEM" en 2025, a-t-elle ajouté.
AFP/VNA/CVN