Malgré la "raclée" électorale encaissée par les démocrates il y a six semaines, le Congrès a offert coup sur coup deux victoires au président des États-Unis, avec l'adoption du compromis fiscal négocié avec les républicains et l'abrogation de la loi sur le tabou gay dans l'armée.
"Cette victoire vous appartient", a affirmé M. Obama à ses partisans dans un courrier électronique célébrant le passage de cette dernière mesure dont la gauche américaine rêvait depuis 17 ans, et qui figurait dans le programme électoral démocrate de 2008.
Le vote du Sénat le 18 décembre s'est produit le lendemain de la promulgation par le président du compromis avec les républicains sur la prolongation des cadeaux fiscaux de l'administration de Bush, une couleuvre que l'équipe Obama a réussi à faire avaler aux élus démocrates au nom du réalisme.
Un dossier reste à boucler d'ici à la fin de l'année : la ratification du nouveau traité START de désarmement nucléaire avec la Russie, dont le devenir était encore incertain lundi.
Le président a mis tout son poids dans la balance pour arracher cette approbation, retardant son départ en vacances de Noël pour son État natal de Hawai (Pacifique) jusqu'à nouvel ordre.
Mais les acquis de décembre rejoignent la réforme de l'assurance maladie, celle de l'encadrement des activités de Wall Street, le plan de relance de l'économie et le sauvetage du secteur automobile dans le bilan de deux ans de présidence Obama.
Ces avancées sont d'autant plus remarquables qu'elles ont été obtenues lors de la dernière session du Congrès avant la prise de fonctions des élus choisis par les électeurs le 2 novembre, une période habituellement calme.
La Chambre des représentants va passer début janvier sous le contrôle des républicains, tandis que la majorité démocrate au Sénat sera réduite, empêchant M. Obama de faire adopter de grandes réformes dans la veine de celles obtenues lors de ses deux premières années au pouvoir.
L'accord fiscal pourrait aussi constituer un avant-goût des deux années à venir d'ici à la présidentielle de 2012. M. Obama n'a pas hésité à aller à l'encontre de ses propres principes et à froisser ses alliés en acceptant le maintien pour deux ans des allégements fiscaux pour les plus riches.
Mais la collaboration des républicains pourrait n'être qu'éphémère, comme l'ont montré la semaine dernière le rejet d'une loi de finance et de mesures permettant aux jeunes issus de l'immigration clandestine d'obtenir la nationalité américaine.
En janvier, quand les républicains prendront le contrôle de la Chambre des représentants, ils pourront mettre à exécution leurs menaces de couper le financement des réformes engagées par M. Obama, comme l'assurance-maladie.
AFP/VNA/CVN