Ajoutant à la pression démographique, le réchauffement attendu au XXIe siècle devrait rendre l'eau "significativement" moins disponible en surface et dans les sous-sols autour de la Méditerranée, dans la Péninsule arabique, en Asie centrale ou en Californie, soulignent les experts du climat du Giec dans leur dernier état des lieux, publié en mars.
La source d'Ein Fara dans la réserve naturelle de Nahal Prat, du désert de Judée en Cisjordanie, le 19 avril. |
Paradoxalement, au Nord de l'Europe, on craint davantage d'inondations en raison de pluies plus intenses.
Trop ou pas assez, il va falloir anticiper ces changements alors que 800 millions de personnes dans le monde n'ont déjà pas accès à une source sûre et régulière d'eau.
D'autant qu'il ne va pas seulement être question de quantité. La variabilité et la qualité de la ressource, autres critères majeurs de l'accès à l'eau, devraient aussi changer dans un monde plus chaud, explique, Blanca Jimenez-Cisneros, directrice de la division des sciences de l'eau à l'UNESCO.
La fonte accélérée des glaciers peut par exemple avoir des impacts sur le débit des fleuves mais aussi avoir un effet trompeur en fournissant plus d'eau à court terme aux populations mais moins à long terme, ajoute-t-elle.
En termes de qualité, une température plus élevée provoquera un développement plus important de plantes aquatiques, qui peuvent produire des toxines difficiles à éliminer par les traitements conventionnels de l'eau.
Vue de pingouins dans l’Antarctique, le 10 mars. |
Et là où les pluies seront plus intenses, on s'attend aussi à voir davantage de polluants apportés vers les usines de traitement.
Autre effet moins connu du réchauffement climatique : la salinisation des nappes d'eau douce souterraines sur les littoraux et les îles en raison de la hausse du niveau de la mer. Ce qui impliquera, dans certaines régions, une désalinisation particulièrement coûteuse.
Une nouvelle donne en perspective alors que la demande en eau pourrait croître, à l'échelle mondiale, de 55% d'ici à 2050 pour cause de croissance démographique - environ 9,6 milliards de Terriens estimés en 2050 pour 7,2 milliards aujourd'hui - mais aussi de développement économique, rappelait en mars un rapport de l'ONU.
AFP/VNA/CVN