Pakistan
Au moins 16 morts, une centaine de personnes piégées dans l'effondrement d'une usine

Au moins seize personnes ont été tuées et une centaine d'autres prises au piège lorsqu'une usine de sacs plastiques s'est effondrée mercredi 4 novembre près de Lahore, dans l'Est du Pakistan.

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"Les secours ont retiré les corps de 16 personnes, et au moins 40 blessés ont été transférés vers des hôpitaux", a indiqué le responsable des services administratifs de la ville, Mohammad Usman.

Une centaine de personnes étaient toujours prisonnières du bâtiment, a indiqué le porte-parole des services de secours, Jam Sajjad Hussain, précisant que des secouristes de districts voisins avaient été appelés en renfort.

Des sauveteurs pakistanais portent une victime de l'effondrement d'une usine dans la zone industrielle de Lahore, le 4 novembre

La catastrophe s'est produite dans une usine de fabrication de sacs de polyéthylène haute de trois étages, dans la zone industrielle de Sundar, à environ 45 km du centre de Lahore.

Elle intervient quelques jours après un puissant séisme, qui a fait près de 390 morts au Pakistan et en Afghanistan, et endommagé des milliers de bâtiments.

Plusieurs ouvriers de l'usine ont assuré à des chaînes de télévision que des fissures étaient apparues dans l'usine lors du tremblement de terre, et que le propriétaire avait malgré tout poursuivi les travaux pour la construction d'un quatrième étage.

"On a dit au propriétaire de construire des piliers supplémentaires avant de commencer à construire le quatrième étage, mais il n'a rien écouté", a déploré un ouvrier au micro de la chaîne Geo TV.

Le ministre en charge de la province de Pendjab, Shahbaz Sharif, qui s'est rendu sur les lieux, a indiqué à la presse que le gouvernement enquêterait sur ces accusations d'ouvriers ayant du retourner travailler dans des locaux endommagés.

Il a souligné que le gouvernement avait ordonné que les bâtiments soient inspectés dans la foulée du tremblement de terre.

Incidents récurrents

Des grues, un bulldozer et d'autres engins de chantiers étaient utilisés pour tenter de dégager les décombres et faire sortir les personnes coincées, ont indiqué les services de secours.

Mais les progrès étaient lents car l'usine est située au bout d'une ruelle étroite, et les pelleteuses peinent à atteindre le site, a indiqué à la presse Zaeem Qadri, porte-parole de la province du Pendjab dont Lahore est le chef-lieu.

Il a ajouté que tous les hôpitaux de la région avaient été placés en état d'alerte.

L'armée a annoncé qu'elle déployait des équipes spécialisées dans les recherches et des ingénieurs.

Nombre de bâtiments sont mal entretenus ou construits sans aucun respect des normes au Pakistan, entraînant des incidents récurrents.

L'an dernier, une mosquée s'était effondrée dans la même ville, tuant 24 personnes. Et plus de 200 personnes avaient été tuées par différents effondrements de bâtiments dans la foulée de pluies torrentielles et d'inondations en 2014.

Le 11 septembre 2012, 255 ouvriers avaient péri dans l'incendie de leur usine textile dans la ville portuaire de Karachi, un des pires accidents industriels de l'histoire du Pakistan.

La justice pakistanaise avait rendu un rapport d'enquête accablant, pointant du doigt le manque de sorties de secours, la tentative des propriétaires de l'usine "de mettre le plus de machines dans le moins d'espace possible", et l'inconséquence des inspecteurs du gouvernement qui ont passé outre ces lacunes flagrantes.

Les propriétaires de l'usine ont été accusés de meurtres, mais le procès n'a toujours pas débuté.

D'autres catastrophes industrielles dans la région, notamment l’effondrement du complexe textile de Rana Plaza en 2013 au Bangladesh, ont attiré l'attention sur les conditions de sécurité précaires dans lesquelles travaillent nombre d'ouvriers.

Plus de 1.100 ouvriers cousant des vêtements dans des conditions misérables pour des marques occidentales avaient été tués dans l'effondrement du Rana Plaza, un bâtiment industriel de neuf étages.

AFP/VNA/CVN

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