Cinq pays de la zone euro bénéficient d'un plan d'aide international

Chypre va devenir le cinquième pays de la zone euro à bénéficier d'un plan d'aide international, après la Grèce, l'Irlande, le Portugal, et l'Espagne qui a reçu une aide ciblée de la zone euro pour son secteur bancaire.

Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, le 25 mars à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

Chypre

Après une première tentative ratée le 16 mars, la zone euro et le FMI ont trouvé le 25 mars au matin un accord sur un plan d'aide à Chypre d'un montant de 10 milliards d'euros.

En échange, le pays s'engage essentiellement à réduire son secteur bancaire, en fermant la deuxième banque du pays, la Laïki, et en restructurant la première, la Bank of Cyprus. Les dépôts de moins de 100.000 euros ne sont pas touchés, contrairement à la taxe prévue initialement qui frappait tous les déposants. Parmi les autres mesures, figurent un relèvement de l'impôt sur les sociétés qui passera de 10% à 12,5% et des privatisations.

Grèce

L'aide fournie pour éviter au pays de sombrer dans la faillite atteint au total 380 milliards d'euros, sous forme de prêts, de sommes injectées directement et d'un effacement de dettes. Deux plans ont été accompagnés d'un programme draconien d'ajustement budgétaire, sous le contrôle de la troïka des bailleurs de fonds (UE, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international).

Le premier, en mai 2010, a consisté en des prêts de 110 milliards d'euros, et le second, finalisé en février 2012, en des prêts de 165 milliards d'euros. S'y est ajouté un effacement de dette par les créanciers privés pour environ 107 milliards d'euros.

Une tranche de 2,8 milliards, dans le cadre du second plan d'aide, devait être versée à la Grèce d'ici fin mars. Mais la troïka et le gouvernement d'Athènes ont interrompu leurs négociations sur les mesures devant accompagner ce versement, notamment concernant le niveau de TVA et la suppression de postes de fonctionnaires. Les discussions devraient reprendre début avril.

Irlande

C'est le deuxième pays, après la Grèce, à avoir conclu un plan d'aide avec l'UE et le FMI, en novembre 2010. Le déficit public avait atteint 32% du PIB, un naufrage consécutif à la bulle immobilière de 2008 qui a dévasté le secteur bancaire du pays.

L'aide internationale de 85 milliards d'euros a été assortie de conditions draconiennes, auxquelles l'Irlande s'est pliée. Le pays a réussi le 20 mars sa première émission obligataire à long terme (10 ans) depuis son sauvetage, en levant 5 milliards d'euros, à un taux d'environ 4,15%.

Portugal

Ce pays a conclu avec l'UE et le FMI un plan de rigueur et de réformes en mai 2011 afin d'assainir ses finances publiques et de relancer l'économie, en contrepartie d'un prêt de 78 milliards d'euros. Le Portugal espère revenir rapidement sur les marchés de capitaux.

Mais l'économie a plongé : le PIB a chuté l'an dernier de 3,2%, soit la récession la plus grave depuis 1975. Le Portugal a obtenu de ses créanciers une année supplémentaire pour réduire son déficit public, qu'il ne devra ramener sous le seuil de 3% du PIB qu'en 2015.

Espagne

L'Espagne a obtenu en juin 2012 une ligne de crédit de 100 milliards d'euros de la zone euro pour son secteur bancaire. Cette aide s'est finalement élevée à 41,4 milliards d'euros pour la recapitalisation des banques en difficulté et la création d'une structure de défaisance ou "bad bank", la Sareb.

Madrid a réussi à échapper à un plan d'aide globale pour son économie, mais doit faire face à un important dérapage de ses finances publiques : selon les dernières prévisions de la Commission européenne, le pays devrait enregistrer un déficit public de 6,7% en 2013 et de 7,2% en 2014. Bruxelles n'a pas exclu de réviser les objectifs de réduction budgétaire du pays.

AFP/VNA/CVN


 

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