À 80 ans, Lacoste est toujours une icône et l’assurance-vie du groupe

À 80 ans, le polo Lacoste, qui a révolutionné le vestiaire du sport avant de devenir une icône du quotidien reconnu sur toute la planète, est encore aujourd’hui «l’assurance-vie» économique du groupe.


Il se vend chaque année en effet quelque 12 millions de polos dans le monde sur un total de 35 millions de pièces textiles Lacoste, secteur qui pèse 65% des ventes de la marque au crocodile. Pour les 80 ans, le groupe va d’ailleurs en faire la vedette de sa nouvelle campagne de publicité. «Il était important de montrer notre produit iconique qu’on n’avait pas vu depuis longtemps. Tout le monde le connaît oui, mais c’est bien de le mettre en avant!» déclarait il y a peu le nouveau patron de Lacoste, l’Espagnol José Luis Duran. «Un homme, une idée et 80 ans plus tard, une compagnie mondiale», résume Pamela Golbin, conservatrice en chef mode et textile au musée des Arts décoratifs à Paris.

Longtemps blanc, le polo est décliné aujourd’hui en une cinquantaine de couleurs.


Lacoste, c’est 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2012 et 10.000 employés, dont 1.200 en France. Le polo est né de l’imagination du champion de tennis René Lacoste, un des quatre membres de l’équipe de France, vainqueur de la coupe Davis de 1927 à 1932, surnommé le «Crocodile».
René Lacoste en avait assez d’avoir froid sur les courts. À l’époque, les joueurs portaient des chemises de ville. Lui voulait quelque chose de plus pratique. Il s’est alors inspiré des chemisettes des joueurs de polo à manches courtes et sans col pour élaborer un modèle dans un tissu léger et aéré - maille de jersey petit piqué -, avec un col et des bords-côtes. Son nom de code : 12.12. Son emblème : un crocodile vert brodé à hauteur du coeur. La production démarre en 1933.
Né à Troyes (Est de la France), berceau alors de la bonneterie, le polo y est toujours fabriqué, même si, mondialisation oblige, il l’est aussi au Maghreb, en Europe de l’Est, ou dans le Sud-Est asiatique et en Amérique latine. Mais les formules des teintures de chaque saison sont toujours élaborées dans le laboratoire de Troyes, qui leur fait subir les pires outrages afin de s’assurer de leur qualité finale. Les colorants doivent résister au lavage, au chlore ou à la lumière.
Le polo, icône de la garde-robe
Longtemps blanc, le polo est décliné aujourd’hui en une cinquantaine de couleurs, le stretch s’est invité pour lui apporter plus de souplesse, tandis que les modèles ont quitté les courts de tennis pour s’immiscer dans la vie quotidienne. «Le polo a été une vraie innovation dans la garde-robe très codifiée des années 30 en introduisant un aspect décontracté, très confort», poursuit Mme Golbin. «Il est devenu une icône de la garde-robe, un basique exemplaire porté par les enfants et les adultes de tous âges», dit-elle encore.

Une employée de Lacoste dans une usine à Troyes.


Pour le rendre toujours désirable et contemporain, une direction artistique est arrivée il y a quelques années associée à des collaborations extérieures ponctuelles comme celle des designers brésiliens, les frères Campana. À Troyes, les nombreuses machines tricotent encore ce fameux jersey petit piqué sur des métiers circulaires, alors que les bords-côtes le sont sur des métiers rectilignes. Pour fabriquer un polo taille 5, il faut 22 km de coton (égyptien ou péruvien) qui subira différents traitements dont des bains de couleur et de séchage.
Les crocos, qui ont adopté de nouvelles formes, sont toujours posés à la main avant d’être brodés. L’usine a suivi l’évolution de la griffe qui s’est diversifiée dans le sportswear, la maroquinerie, tandis que d’autres licenciés gèrent lunettes, chaussures ou bijoux de la marque. Pour chercher toujours et encore de nouveaux clients, la griffe Lacoste, dessinée par le Portugais Felipe Olivera Baptista, défile deux fois par an à New York.

AFP/VNA/CVN


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