Cinq choses à savoir sur l'Opéra Garnier à Paris

Sa spectaculaire façade, son escalier de marbre monumental, son grand foyer aux allures de Galerie des glaces : 150 ans après son inauguration le Palais Garnier à Paris continue d'en imposer.

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La façade du Palais Garnier le 17 mars 2020 durant l'épidémie de COVID-19.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cinq choses à savoir sur ce bâtiment emblématique alors que l'Opéra de Paris organise en 2025 une série d'événements pour marquer l'anniversaire dont un gala exceptionnel le 24 janvier :

Opéra de Paris rime, depuis un siècle et demi, avec Palais Garnier. Mais cette institution fondée en 1669, a d'abord erré de salle en salle, changeant 11 fois d'adresse parisienne en 200 ans.

Le 14 janvier 1858, Napoléon III et l'impératrice Eugénie réchappent miraculeusement à un attentat à la bombe alors que leur cortège arrive à l'opéra, à l'époque situé dans l'étroite rue Le Peletier.

L'empereur décide de construire un nouvel opéra avec des abords bien dégagés pour décourager de futures actions violentes. Ce sera l'Opéra Garnier, trônant seul sur son îlot urbain au bout de la vaste avenue de l'Opéra, percée spécialement par le baron Haussmann à la demande de Napoléon III.

L'Opéra Le Peletier sera entièrement détruit par un incendie en 1873, désastre qui accélérera l'achèvement du Palais Garnier.

Rapidement électrique

Danseuse du ballet de l'Opéra de Paris dans le grand foyer du Palais Garnier le 19 septembre 2015. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Le 5 janvier 1875, l'impressionnant bâtiment conçu par l'architecte Charles Garnier est inauguré avec faste. Le Tout-Paris s'y bouscule sous l'éclat de milliers de becs de gaz. L'électricité naissante n'est pas encore jugée assez fiable pour équiper tout le bâtiment.

Mais dès 1881, les 340 becs de gaz du grand lustre du théâtre seront remplacés par des ampoules électriques. L'Opéra Garnier est l'un des premiers édifices parisiens à bénéficier d'une installation électrique complète.

L’avenue de l’Opéra voisine est d'ailleurs la première artère parisienne à expérimenter l'éclairage public électrique en 1878.

Peintres au balcon et au plafond

Le plafond peint par Marc Chagall dans le théâtre du Palais Garnier le 6 janvier 2005.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'Opéra de Paris n'est pas qu'un lieu de musique et danse. C'est aussi un décor privilégié pour les peintres. Edgar Degas a passé une bonne partie de sa vie artistique à représenter, dans des centaines d’œuvres, danseuses, chanteurs, musiciens, abonnés dans les coulisses.

Le peintre a fréquenté assidûment l'Opéra Le Peletier puis l'Opéra Garnier, préférant la relative sobriété du premier à la surcharge décorative du second.

Fait connu : Marc Chagall a réalisé, en 1964, à la demande du ministre de la Culture André Malraux, les peintures qui ornent la coupole du théâtre. On sait moins que la décoration d'origine, due au peintre académique Jules-Eugène Lenepveu, subsiste intacte sous les panneaux de Chagall.

Certains militent pour qu'on les démonte, au moins à titre temporaire, pour rendre à nouveau visible le plafond de Lenepveu.

21 rappels pour Maria Callas

Maria Callas pendant une répétition de "Tosca" à l'Opéra de Paris le 18 février 1965.
Photo : AFP/VNA/CVN

Maria Callas triomphe, pour la première fois, à l'Opéra de Paris, le 19 décembre 1958, avec un récital unique retransmis à la télévision, devant un parterre de célébrités dont Charlie Chaplin et Brigitte Bardot.

La "Divine" se produit à nouveau sur la scène de Garnier en 1964 et 1965. Le 20 février 1965, l'AFP décrit le triomphe de la diva: "Vingt et un rappels ont salué ce soir Maria Callas qui interprétait +La Tosca+ pour la première fois à l'Opéra. De l'orchestre à l'amphithéâtre (...), les applaudissements crépitaient, les fans scandant +Cal-as, Cal-as+ tandis qu'une pluie de bouquets ne cessait de s'abattre sur la scène".

Rockstar du ballet

Rudolf Noureev dans le ballet "Raymonda" à l'Opéra de Paris le 4 novembre 1983
Photo : AFP/VNA/CVN

Une vingtaine d'années après son légendaire passage à l'Ouest à l'aéroport du Bourget, faussant compagnie aux agents du KGB alors qu'il était en tournée, Rudolf Noureev est nommé directeur du ballet de l'Opéra de Paris en septembre 1983 par le ministre de la Culture Jack Lang.

Pour sa première saison à Garnier, Noureev choisit de monter et danser le célèbre ballet russe "Raymonda". L'agence soviétique Tass salue le spectacle qui "enrichit le répertoire du théâtre parisien" mais ne fait aucune mention du danseur transfuge.

Cette "rockstar du ballet" --compliment de l'ex-danseur Manuel Legris, lui-même nommé danseur étoile par Noureev en 1986-- est fauché le 6 janvier 1993 par le sida. Fait unique, sa dépouille est honorée dans l'enceinte de Garnier, son cercueil porté dans l'escalier monumental par six de ses anciens danseurs étoiles.

AFP/VNA/CVN

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