Les secours se battent actuellement pour sauver les 11 mineurs encore bloqués dans la mine, mais les chances de les retrouver vivants sont minces, a indiqué Du Bo, chef adjoint du Centre de secours.
"D'après de précédentes expériences, les 11 mineurs pourraient être enfouis sous la poussière de charbon, c'est pourquoi les chances de survie sont faibles", a-t-il ajouté.
Plus de 2.500 tonnes de poussière de charbon ont recouvert le puits après la fuite de gaz, ce qui a gêné les opérations de secours.
L'explosion a eu lieu le 16 octobre à 06h03 alors que 276 mineurs travaillaient dans la mine, 239 d'entre eux ont pu s'échapper mais 21 ont été retrouvés morts et 16 ont été bloqués à l'intérieur de la mine.
Les débuts de l'enquête ont montré que 173.000 m3 de gaz se sont échappés dans cet accident. Liu Wenbin, ingénieur en chef adjoint de l'entreprise qui possède la mine, était dans le puits au moment de l'accident et a organisé la fuite.
"Vers 06h00, j'ai senti que quelque chose n'allait pas et un des capitaines d'équipe m'a alors répondu qu'il avait aussi cette sensation et qu'il avait déjà signalé le problème", a raconté M. Liu.
Cette mine appartient à la Pingyu Coal & Electric Co. Ltd., une société établie conjointement par 4 investisseurs, dont le Zhong Ping Energy Chemical Group et la China Power Investment Corp.
L'an dernier, 2.631 personnes sont mortes dans les mines chinoises, selon les chiffres officiels. Les organisations indépendantes estiment que ce bilan est vraisemblablement beaucoup plus lourd car de nombreux accidents sont passés sous silence pour éviter des fermetures.
La question de la sécurité dans les mines chinoises a resurgi avec le sauvetage spectaculaire mercredi et jeudi de la semaine dernière de 33 mineurs chiliens, bloqués à près de 700 mètres sous terre pendant 69 jours, suscitant des réactions d'admiration et d'amertume mêlées chez les internautes en Chine.
Les opérations de secours au Chili ont été diffusées en direct par la télévision d'État chinoise.
Samedi, le président chilien Sebastian Pinera a proposé d'aider la Chine à faire face à cette nouvelle catastrophe minière, estimant que le Chili avait acquis une certaine expérience dans la gestion de ce type de problème.
"Si nous pouvons être d'une quelconque aide, ils savent qu'ils peuvent compter sur nous", a déclaré M. Pinera lors d'une visite à Londres.
Début juillet, le Premier ministre Wen Jiabao a regretté la situation "grave" des accidents de travail et la fréquence des accidents industriels. Il a ordonné aux responsables des mines chinoises de descendre dans les puits avec les mineurs, afin d'éviter les accidents.
Le gouvernement chinois a annoncé le 15 octobre une campagne de 10 jours d'inspections fin octobre dans les mines du pays pour y vérifier les conditions de travail.
La Chine a connu son propre sauvetage "miraculeux" en avril lorsque 115 mineurs ont été secourus après avoir passé plus d'une semaine piégés sous terre dans une mine inondée de la province du Shanxi (Nord).
La Chine dépend des centrales au charbon pour environ 70% de ses besoins en électricité.
Xinhua-AFP/VNA/CVN