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Un raton laveur se promène dans un Central Park presque désert le 16 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'emblématique parc new-yorkais est d'habitude en pleine ébullition à cette période de l'année. On vient du monde entier y célébrer les premiers rayons de soleil, les bourgeons ou l'arrivée des oiseaux migrateurs.
Mais avec la pandémie qui a mis à l'arrêt la première métropole américaine, fermant la plupart des magasins et lieux de sortie, ce poumon vert de 340 hectares, reste l'un des rares lieux publics encore accessibles aux New-Yorkais.
"Il y a une énergie silencieuse, on entend les oiseaux, le vent différemment", dit Timothy Foster, danseur de ballet de 66 ans, en promenant son chien à proximité du château dit du Belvédère.
"Troublant"
Plus de 40 millions de personnes visitent Central Park chaque année, entraînant dans leur sillage toutes sortes d'activités commerciales, des vendeurs de bretzels aux musiciens de rue, en passant par les guides en taxi-vélo ou les acrobates.
D'habitude, beaucoup viennent voir, à l'ouest du parc, le mémorial de Strawberry Fields dédié à John Lennon, assassiné en 1980 non loin de là, ou poser pour une photo devant la fontaine qui ressemble à celle qui ouvre le générique de la série télévisée "Friends".
Mais depuis l'instauration mi-mars des premières mesures de confinement dans la capitale économique américaine - récemment renouvelées jusqu'au 15 mai, alors que près de 9.000 personnes sont déjà mortes officiellement du virus à New York - le parc est devenu un lieu de réflexion et de promenade en solitaire.
"C'est beaucoup plus calme, ce qui est agréable. Mais c'est aussi troublant de ne pas voir des gens partout comme habituellement", dit Carol Hartsell, 45 ans, écrivain.
Dans une section luxuriante du Nord-Est du parc, 12 tentes blanches se dressent : un hôpital de campagne de 68 lits, installé pour soulager les hôpitaux avoisinants.
Plus loin, on aperçoit des pinsons voleter au milieu des magnolias et des érables rouges.
"On peut entendre plus de chants d'oiseaux", dit David Barrett, auteur d'un livre sur les 200 espèces d'oiseaux qui peuplent Manhattan en cette période de l'année. "Il y a moins de gens, moins de chiens pour les effrayer".
"Dieu merci pour le parc"
Les oiseaux ne sont pas les seuls à s'enhardir, dans ce parc conçu dans les années 1850 comme une oasis pour une ville toujours plus dense, par les architectes Frederick Law Olmsted et Calvert Vaux.
Un hôpital de campagne à Central Park, le 16 avril à New York. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un journaliste de l'AFP a pu voir un raton laveur traverser tout tranquillement un chemin goudronné habituellement envahi par les joggers et les cyclistes.
"Le parc remplit vraiment son objectif premier", dit Elizabeth Smith, présidente de l'association Central Park Conservancy, qui aide à gérer le parc.
"La plupart des gens me disent +Dieu merci pour le parc, que ferions nous sans lui ?+ C'est une bouée de sauvetage pour tant de gens", dit-elle.
Didi Nitta, 75 ans, qui se promène jumelles au cou, est de ceux-là.
"C'est ravissant pour l'âme", dit-elle. "Manhattan serait inimaginable sans ce parc".
AFP/VNA/CVN