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Le Premier ministre Jean Castex visite un service de la Sécu chargé de tracer les cas contacts, le 13 novembre à Strasbourg. |
"Une certitude : les rassemblements festifs, familiaux dans des salles de fêtes ne pourront pas reprendre avant longtemps. De même, les bars et les restaurants qui font aussi partie des endroits de contamination forte ne pourront pas rouvrir dès le 1er décembre, contrairement aux magasins de jouets, par exemple", détaille le Premier ministre dans Le Monde samedi 14 novembre. "Tant que nous n'aurons pas de vaccin, nous devons donner des perspectives sur les règles du jeu", déclare le chef du gouvernement, qui a présenté jeudi 12 novembre la stratégie jusque fin 2020 mais planche aussi sur la période au-delà, possiblement jusqu'à l'été.
Jeudi 12 novembre, il a jugé possible, si la tendance à la légère baisse des cas de coronavirus se confirme, de prendre des mesures d'allègement à compter du 1er décembre "strictement limitées aux commerces", et sur la base d'un protocole renforcé. Sur Twitter, le chef du gouvernement a en outre répondu à un papa relayant un dessin de son enfant adressé au "père Noël" : "Dites-lui que nous travaillons dur pour que le père Noël puisse faire ses courses en France en décembre : si, comme tous ses lutins, nous respectons les gestes barrières, nous y arriverons !", a lancé le Premier ministre.
Dans un tweet aussi samedi 14 novembre, Emmanuel Macron a estimé que "notre combat contre l'épidémie est collectif et les prochains jours seront décisifs". Le chef de l'État rappelle dans ce message les gestes pour "sauver des vies", "en classe, au bureau, à la maison". Dans les mois à venir, "le télétravail devra perdurer sur la base d'un équilibre à trouver dans les entreprises pour éviter le tout ou rien", ajoute M. Castex au Monde.
Défilés et fête privée
Lundi, les laboratoires américain Pfizer et allemand BioNTech ont affirmé que leur candidat vaccin était "efficace à 90%" contre le COVID-19, selon l'essai à grande échelle de phase 3 en cours, dernière étape avant une demande d'homologation, suscitant une vague d'espoir dans le monde. Mais le gouvernement français reste sur ses gardes. "La perspective d'un vaccin se rapproche. Il y a le projet Pfizer, mais aussi beaucoup d'autres en phase d'essai. Il faut se préparer tout en restant prudent", juge M. Castex, qui assure avoir "déjà sécurisé les commandes". "Ma crainte, c'est que les Français ne se fassent pas assez vacciner", souligne-t-il.
Évolution en France du nombre de nouveaux cas, hospitalisations, entrées en réanimation et décès, totaux et tendances pour ces quatre indicateurs, au 13 novembre. |
Selon un sondage Ipsos publié en septembre, la France se situe parmi les pays où l'intention de recourir au vaccin est la plus faible. Ils ne seraient ainsi que 59% à se faire vacciner contre le COVID-19 en France, contre 74% au niveau mondial. En parallèle, la contestation de la politique gouvernementale reste vive. Environ 1.500 personnes, selon la police, ont défilé samedi 14 novembre à Nice pour demander davantage de "cohérence" dans les mesures de lutte contre l'épidémie.
Dans ce cortège agrégeant différents corps de métier fleurissaient de nombreuses pancartes comme : "Masques dès 6 ans c'est non !", "Culture sacrifiée" ou encore "Couvre-feu ? Nous ne sommes pas en guerre". À Marseille, plusieurs centaines de personnes - commerçants, entrepreneurs, restaurateurs - ont également manifesté devant la préfecture à l'appel de la Confédération des petites et moyennes entreprises des Bouches-du-Rhône.
Le principal syndicat des métiers de l'hôtellerie, l'Umih, a en outre annoncé son intention de contester la fermeture des restaurants et des cafés devant le Conseil d'État.Le nombre de morts en France atteint un total de 44.246 depuis le début de la pandémie. Le nombre de patients atteints du COVID-19 actuellement en réanimation, 4.855 personnes, est en légère baisse cependant, selon les derniers chiffres publiés par Santé publique France samedi 14 novembre.
Des personnes continuent de braver les consignes : dans le Val-de-Marne, une altercation avec des policiers a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi lors d'une intervention visant à interrompre une soirée privée réunissant plus de 300 personnes, dans un pavillon de Joinville-le-Pont. La préfecture de police a indiqué qu'au moins un des participants était positif au COVID-19 et invité l'ensemble des personnes présentes à se faire dépister.
AFP/VNA/CVN