Camille Yembe, la nouvelle sensation pop belge

Elle a "le goût de raconter des histoires". Nouvelle voix de la scène pop francophone, la chanteuse belgo-congolaise Camille Yembe fait sensation avec Plastique, son premier EP sorti début juin. Mélange de pop, rock et rap, ce mini album incarne ses débuts affirmés, marqués par une identité forte et un univers singulier.

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La chanteuse belgo-congolaise Camille Yembe, le 2 juillet à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Depuis qu’elle a retiré sa "peau en plastique" - métaphore chantée de ses anciens blocages -, tout s’accélère pour cette artiste de 28 ans. Fan de concours d’éloquence et admiratrice de l’humoriste Raymond Devos, elle apporte un souffle poétique et engagé à une scène musicale en quête de renouveau. Une énergie validée par Stromae lui-même, maître en matière de styles hybrides.

Née à Bruxelles d’un père congolais et d’une mère belge, Camille rêvait depuis l’enfance de cette vie d’artiste. "Je faisais des interviews devant mon miroir, je chantais en imaginant un public", raconte-t-elle avec un sourire lumineux. Mais pendant longtemps, elle a jonglé entre aspirations créatives et stabilité professionnelle, jusqu’à quitter un poste en centre d’appels pour se consacrer à la musique.

"Croire en soi et investir en soi, c’est loin d’être simple", confie-t-elle. "La musique, ce n’est pas un univers très accessible. Il faut le temps, les moyens, les contacts". Autodidacte, elle apprend "sur le tas" les rouages de l’industrie musicale et découvre que rien n’est instantané.

Camille Yembe trace son chemin, armée de mots, de conviction et d’une musique en liberté.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cet été marque une étape décisive : elle multiplie les dates, de Dour en Belgique à la Fête de l’Humanité en septembre. Une confirmation pour celle qui a longtemps gardé son talent comme un "jardin secret", nourri par les télé-crochets comme X Factor et les vidéos de concours d’éloquence.

"J’écoutais ça comme des podcasts, en me maquillant le matin. C’était un vrai plaisir auditif. J’aimais entendre la beauté des mots en français", explique-t-elle. Ces voix, venues des quartiers, l’inspirent profondément : "Je m’y reconnaissais, mais elles parlaient avec une aisance qui me fascinait".

Son goût du verbe la conduit aussi à découvrir Raymond Devos. "Coup de foudre total ! Il aurait pulvérisé le rap game avec ses tournures de phrases. Pour moi, c’est un génie", lance-t-elle, enthousiaste.

Camille Yembe entre en musique par l’écriture. Lors d’une résidence artistique, elle commence à faire vivre ses textes par d’autres voix. Elle collabore d’abord avec Stéfi Celma (Dix pour cent), puis avec Eva et Tiakola, figures du hip-hop français. Une expérience décisive.

"J’avais peur qu’écrire pour les autres me vide de mon inspiration, mais c’est l’inverse qui s’est produit. Chaque rencontre nourrit mon projet", affirme-t-elle.

Résultat : une jeune artiste aussi spontanée que lucide, à l’univers personnel, entre journal intime et déclaration d’affirmation. "J’ai tellement de choses à dire encore !", lance-t-elle, déjà tournée vers son prochain album, prévu pour 2026.

Sans pression, Camille Yembe trace son chemin, armée de mots, de conviction et d’une musique en liberté.

AFP/VNA/CVN

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