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Fiche bio d'Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats du 18 nov, tué dans l'assaut policier à St Denis dans la banlieue nord de Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Premier ministre Manuel Valls a salué la neutralisation d'"un des cerveaux" des attentats, laissant ouverte la possibilité d'autres organisateurs du carnage qui a fait 129 morts et 352 blessés. "On peut imaginer" que des groupes liés aux attentats sont encore actifs, a-t-il souligné sur France 2, ajoutant : "Nous ne savons pas" comment Abdelhamid Abaaoud est rentré en France.
La seule présence en France d'Abdelhamid Abaaoud, jusque-là localisé en Syrie et qui était visé par un mandat d'arrêt international, révèle des failles importantes dans le dispositif antiterroriste européen.
Les policiers sont toujours aux trousses de Salah Abdeslam, soupçonné d'avoir mitraillé vendredi 13 novembre des terrasses de cafés et restaurants parisiens, avec son frère Brahim qui s'est fait exploser. Il aurait été exfiltré samedi matin 14 novembre depuis Paris. Deux complices présumés de cette fuite ont été arrêtés à Bruxelles et inculpés pour "attentat terroriste".
Un autre jihadiste, non identifié, serait peut-être aussi en cavale.
Mercredi 18 novembre, après des heures de fusillade nourrie, la police a investi un appartement de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à la suite d'un renseignement marocain indiquant qu'Abaaoud pouvait s'y trouver.
Un autre corps a été retrouvé sur les lieux, celui d'une personne qui s'est fait exploser à l'arrivée des policiers. Il pourrait s'agir d'Hasna Aït Boulahcen, 26 ans, cousine d'Abaaoud.
Urgent que l'Europe se reprenne
L'appartement de la mère de la kamikaze présumée a été perquisitionné le 19 novembre à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). La jeune femme a subi un "lavage de cerveau" et s'est brutalement radicalisée il y a environ six mois, en portant le niqab, a déclaré sa mère.
Les soldats montent la garde, le 18 novembre à St Denis dans la banlieue nord de Paris. |
"Elle était instable, elle s'était fabriqué sa propre bulle, elle ne cherchait aucunement à étudier sa religion, je ne l'ai jamais vue ouvrir un Coran", a assuré un homme qui s'est présenté comme son frère.
Surnommé Abou Omar al-Baljiki ("le Belge" en arabe), Abbaoud (28 ans), condamné à vingt ans de prison en Belgique par contumace, omniprésent sur Internet, était une des figures francophones de l'organisation État islamique (EI), qui a revendiqué les attaques du 13 novembre.
"Six attentats ont été évités ou déjoués par les services français depuis le printemps 2015, Abaaoud semble avoir été impliqué dans quatre d'entre eux", a affirmé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. "Il est urgent que l'Europe se reprenne" face au "terrorisme", a-t-il ajouté, à la veille d'une réunion d'urgence des ministres de l'Intérieur et de la Justice à Bruxelles.
"Si l'Europe n'assume pas ses responsabilités, alors c'est tout le système Schengen qui sera remis en cause", a insisté Manuel Valls, demandant que "chaque pays frontalier de la France joue pleinement son rôle, assume ses responsabilités".
À Paris, les députés ont voté à la quasi-unanimité la prolongation pour trois mois de l'état d'urgence.
Devant un hémicycle presque comble, Manuel Valls a évoqué le risque d'attentat à l'"arme chimique ou bactériologique", alors que le gouvernement a autorisé la pharmacie des armées à distribuer un antidote aux armes chimiques aux services d'urgence.
Ce texte, présenté le 20 novembre au Sénat en vue d'une promulgation "avant la fin de la semaine", prévoit notamment l'élargissement des assignations à résidence et la dissolution de groupes chapeautant des lieux de prières extrémistes.
Côté belge, neuf personnes ont été interpellées le 19 novembre à Bruxelles en lien avec les attentats, dont sept dans l'entourage de Bilal Hadfi, un des kamikazes du Stade de France.
AFP/VNA/CVN