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Un entretien dans la soirée du Premier ministre britannique avec le président français François Hollande n'a pas aplani les divergences entre Londres et Paris.
La France souhaite un accord pour éviter un "Brexit", une sortie du Royaume-Uni de l'UE, mais il reste "encore du travail" à effectuer "en particulier sur la gouvernance économique", a indiqué l'entourage du président français à l'issue des discussions.
David Cameron (gauche) et François Hollande (droite), le 15 février à l'Élysée. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Peu avant l'arrivée de David Cameron à Paris, Donald Tusk, président du Conseil européen, avait fait monter la pression en estimant depuis Bucarest que l'UE était à "un moment crucial".
"Le risque d'un éclatement est réel (...) Ce qui se casse ne peut être réparé", a-t-il déclaré en évoquant un processus "très fragile" dans lequel "l'avenir de l'Union européenne est en jeu".
"Il faut commencer à écouter les arguments des autres plus que nos propres arguments", a-t-il ajouté, jugeant normal "que les positions se durcisssent alors que le temps presse", à trois jours d'un important sommet européen les 18 et 19 février à Bruxelles.
Donald Tusk, en tournée pour défendre sa proposition visant à éviter un "Brexit", avait été reçu à l'Élysée par François Hollande avant David Cameron. Interrogé à la sortie sur la possibilité de parvenir à un accord en fin de semaine, il a répondu d'un laconique "je l'espère".
Le Royaume-Uni, qui renégocie les termes de son adhésion à l'UE, espère parvenir à un accord au sommet de Bruxelles, avant un référendum qui pourrait se tenir dès cet été.
La visite surprise de David Cameron à Paris avait été annoncée par Londres avant d'être confirmée par la présidence française.
Son entretien avec M. Hollande "intervient après la rencontre entre le Premier ministre britannique et la chancelière allemande Angela Merkel vendredi", a souligné Downing Street.
"Nous avons fait des progrès (dans les négociations)", mais il reste des "détails à régler", a-t-on également déclaré de même source, prévenant que "rien n'était réglé tant que tout n'est pas réglé".
Le Premier ministre français Manuel Valls a renouvelé le 15 février ses mises en garde contre le risque d'une "dislocation irréversible" de l'UE que ferait courir selon lui une sortie du Royaume-Uni.
Pré-accord
Donald Tusk a présenté le 2 février un pré-accord pour répondre aux revendications britanniques et éviter un "Brexit", mais de l'immigration à la souveraineté politique, en passant par l'économie, les sujets délicats restent nombreux.
Donald Tusk lors d'une conférence de presse à Bucarest, le 15 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ainsi, Paris a d'ores et déjà prévenu qu'il n'était pas question de modifier les traités européens pour répondre aux exigences de Londres. "Il n'est pas acceptable de revoir ce qui fonde les engagements européens", a martelé récemment François Hollande.
La France émet notamment des objections à une série de garanties promises à Londres pour les neuf pays n'appartenant pas à la zone euro. Elle refuse que ceux-ci puissent bloquer les décisions des 19 membres de la zone euro.
La protection des intérêts des pays non membres de l'eurozone est une question qui "doit être réglée, qui est essentielle pour la Grande-Bretagne", a réitéré le 15 février à Bruxelles le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond.
Le projet d'accord concocté par Donald Tusk sera soumis les 18 et 19 février aux chefs d'État et de gouvernement de l'UE.
AFP/VNA/CVN