Obama accueille l'Asie du Sud-Est, la Chine dans tous les esprits

Le président américain Barack Obama accueille le 15 février en Californie les dirigeants de dix pays d'Asie du Sud-Est réunis au sein de l'ASEAN, avec la volonté évidente de contrebalancer le poids de la Chine en Asie-Pacifique.

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Le sommet inédit se déroule loin de la "bulle de Washington", dans la somptueuse propriété Sunnylands de Rancho Mirage, véritable oasis à 160 km à l'Est de Los Angeles. Il y a près de trois ans, le lieu avait accueilli un sommet informel entre M. Obama... et son homologue chinois Xi Jinping.

Pour l'exécutif américain, la rencontre est un moyen d'afficher la solidité des liens avec l'ASEAN avant le départ d'Obama, en janvier 2017. Des déplacements présidentiels au Vietnam et Laos, prévus cette année, devraient renforcer le message.

Barack Obama le 13 février à Rancho Mirage (Texas).
Photo : AFP/VNA/CVN

Jugé trop petit et trop hétérogène pour être un acteur de poids, ce groupe régional a longtemps été négligé par Washington. Mais M. Obama en a fait, depuis son arrivée au pouvoir en 2009, l'un des piliers du "rééquilibrage" ou "pivot" de l'Amérique vers l'Asie qu'il défend inlassablement.

"Ensemble, les 10 pays de l'ASEAN représentent la septième économie du monde", rappelle Ben Rhodes, proche conseiller du président américain. "Ils sont au cœur de nombre de questions de sécurité cruciales : la sécurité maritime, l'anti-terrorisme ou encore la lutte contre la cybercriminalité", ajoute-t-il.

Les diplomates américains assurent la main sur le cœur qu'il ne s'agit en aucun cas d'un sommet "anti-Chine". Mais le géant asiatique sera au cœur des discussions.

Le président américain essaye "de créer en environnement stratégique qui force la Chine à respecter les règles", décrypte Earnest Bower, du Center for Strategic and International Studies.

Droit international

Plusieurs pays membres de l'ASEAN ont de graves contentieux territoriaux avec Pékin en Mer Orientale, carrefour stratégique pour le commerce mondial, et riches en ressources halieutiques et pétrolières.

La Chine y mène d'énormes opérations de remblaiement d'îlots, transformant des récifs coralliens en ports, pistes d'atterrissage et infrastructures diverses.

Cela a attisé les tensions avec les pays et terriroites voisins (Vietnam, Taïwan, Philippines, Malaisie, Brunei) qui redoutent un coup de force.

Officiellement, Washington reste neutre sur les questions de souveraineté. Mais il dénonce la "militarisation" de la région par Pékin et soutient clairement les pays d'Asie du Sud-Est.

Selon des diplomates, l'un des objectifs du sommet des 15 et 16 février est d'adopter une position commune sur ce sujet sensible.

La Cour permanente d'arbitrage, qui siège à La Haye, devrait se prononcer dans les mois qui viennent sur la légalité des revendications chinoises.

Un soutien uni de l'ASEAN à la décision de la Cour - quelle qu'elle soit - ferait monter d'un ton la pression sur Pékin, qui a rejeté par avance la validité de cet arbitrage.

"L'espoir est que, à terme, les Chinois craignent d'être de plus en plus isolés sur cette question et évoluent pour ne pas être perçus comme un pays paria qui ne respecte pas le droit international", explique Earnest Bower.

Au-delà d'une éventuelle déclaration commune à l'issue de ce sommet californien, la Maison Blanche sait que cette rencontre est d'abord une affaire de symboles.

"Nous voulons faire clairement passer le message que les États-Unis seront à la table des discussions et contribueront à fixer les termes du débat en Asie Pacifique dans les décennies à venir", résume Ben Rhodes.

AFP/VNA/CVN

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