>>Le président brésilien rencontre son homologue argentin
Jair Bolsonaro (gauche) et Gustavo Bebianno lors de la campagne présidentielle au mois d’octobre 2018 à Rio de Janeiro. |
M. Bolsonaro "a décidé de limoger le ministre du Secrétariat général de la présidence, Gustavo Bebianno Rocha", a annoncé le porte-parole de la présidence, Otavio de Rego Barros. Interrogé sur les raisons de ce limogeage, le porte-parole s’est contenté de répondre qu’il s’agissait "d’une décision personnelle" du chef de l’État. Jair Bolsonaro, en fonctions depuis le 1er janvier, a évoqué plus tard dans une vidéo diffusée par les médias brésiliens des "différences de points de vue" sur "des questions importantes", ainsi que des "incompréhensions et des malentendus".
Premier ministre à quitter l’équipe au pouvoir depuis un mois et demi, Gustavo Bebianno a été remplacé par un général de réserve, Floriano Peixoto, ce qui porte à huit sur 22 le nombre de militaires dans le gouvernement. Ex-président du Parti social libéral (PSL) d’extrême droite, que Jair Bolsonaro a rejoint en mars pour briguer la fonction suprême, M. Bebianno a été l’un des principaux responsables de sa campagne électorale et était considéré comme l’un de ses hommes de confiance. Mais il est soupçonné d’avoir été impliqué dans des candidatures fantômes du PSL lors de la campagne électorale d’octobre qui auraient permis des détournements de fonds publics.
Tweet d’un fils
Gustavo Bebianno, qui occupait un poste-clé au palais présidentiel de Planalto, chargé notamment de dialoguer avec le Congrès, a nié toute malversation et tenté de minimiser la crise. Il a affirmé avoir parlé plusieurs fois avec le président, alors que celui-ci était hospitalisé jusqu’à mercredi dernier, à Sao Paulo, après une intervention chirurgicale. Mais Carlos Bolsonaro, l’un des fils du président et conseiller municipal de Rio de Janeiro, a mis le feu aux poudres jeudi dernier en niant dans un tweet que ces contacts aient eu lieu.
Jair Bolsonaro lui-même a ensuite affirmé que Gustavo Bebianno "mentait" sur leurs discussions. Cette crise politique majeure a exposé des divisions au sein du cercle rapproché du président, les médias locaux rapportant la préoccupation des militaires du gouvernement face à l’influence de son fils Carlos. Deuxième de la fratrie Bolsonaro, qui compte également un député et un sénateur, il n’a aucune fonction officielle à Brasilia, exerçant uniquement un mandat de conseiller municipal de Rio de Janeiro.
De nombreux observateurs s’inquiètent également de l’impact que cette crise pourrait avoir sur l’approbation par le Congrès de la réforme des retraites considérée comme fondamentale par les milieux d’affaires. La Bourse de Sao Paulo a clôturé lundi 18 février en baisse de 1,04% et le real s’est dévalorisé face au dollar, coté à 3,73 pour un dollar, contre 3,70 vendredi.
AFP/VNA/CVN