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Le cortège des "gilets jaunes" arrive sur l'esplanade des Invalides à Paris, le 16 février. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le ministère de l'Intérieur a dénombré 41.500 manifestants en France dont 5.000 à Paris, des chiffres en recul par rapport à la semaine précédente mais régulièrement contestés par les "gilets jaunes". Dans la capitale, une foule compacte de plusieurs milliers de personnes est partie de la place de l'Étoile vers 12h00 pour rallier plusieurs heures plus tard l'esplanade des Invalides, qui a été évacuée en fin d'après-midi, a constaté une journaliste de l'AFP.
Après de brefs face-à-face avec les forces de l'ordre, les "gilets jaunes" se sont dispersés, certains d'entre eux rejoignant les Champs-Élysées en début de soirée aux cris, devenus traditionnels, de "Macron démission". La plupart d'entre eux avaient quitté la célèbre artère vers 20h30.
"C'est pas la fin, ce sera la fin quand Macron nous aura entendus. Qu'il nous aura rendu la démocratie", a déclaré Jérôme Rodrigues, devenu un symbole des violences policières depuis qu'il a perdu un oeil fin janvier place de la Bastille.
Selon la préfecture de police, 26 personnes ont été interpellées à Paris et, parmi elles, 15 ont été placées en garde en vue selon le parquet de Paris. La mobilisation semblait moins secouée par des troubles que lors de l'acte 13, pendant lequel un manifestant avait eu la main arrachée lors de heurts devant l'Assemblée nationale.
La journée à Paris a toutefois connu un bref moment de tension quand le cortège a croisé la route du philosophe Alain Finkielkraut, insulté par des manifestants aux cris de "sioniste de merde". Ces propos "sont la négation absolue de ce que nous sommes", a réagi Emmanuel Macron, "un déferlement de haine à l'état pur", a dénoncé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
Tensions
D'autres villes ont connu des incidents plus marqués en fin de manifestation, notamment Bordeaux, autre bastion de ce mouvement qui fragilise le gouvernement et l'a contraint à lancer un grand débat.
Des "gilets jaunes" défilent dans les rues de Bordeaux, le 16 février. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le cortège de 4.500 personnes (selon la police) a emprunté les rues des quartiers cossus où des tags proclamaient notamment "mort aux riches". Au bout de l'itinéraire, la police a répondu à coup de canons à eau et de gaz lacrymogène à des jets de projectiles, selon des journalistes de l'AFP. 19 personnes ont été arrêtées. "Beaucoup de gens ne viennent pas ou plus parce qu'ils voient les images, ils ont peur", dit Virginie, 42 ans, conseillère dans la grande distribution.
À Toulouse, 4.000 personnes - selon une source policière - clamaient leurs détermination derrière une banderole "Seule la mort nous arrêtera". Dix personnes ont été interpellées à la suite d'échauffourées. Trois "gilets jaunes" ont par ailleurs été légèrement blessés à Rouen par une voiture qui a tenté de fendre le cortège. Le conducteur, qui était avec sa femme et leur bébé, était bloqué par des manifestants, selon une source policière.
La manifestation nantaise, à laquelle ont pris part 1.600 manifestants selon une source policière, a été émaillée d'incidents avec des jets de pavés, de bouteilles et de fusées. Quatorze personnes ont été arrêtées. Tandis qu'à Lyon, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dans le centre, des "gilets jaunes" tentaient de bloquer le trafic sur l'autoroute A7, provoquant des difficultés de circulation en ce weekend de chassé-croisé.
Sur Twitter, le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand a condamné le "saccage" de la permanence du député LREM de la Sarthe Damien Pichereau, en marge de la manifestation des "gilets jaunes" au Mans.
Mathieu à Lille, travailleur social de 31 ans, assure qu'il continuera "à manifester tant que ce gouvernement sera encore en place". Plus d'un millier de personnes ont battu le pavé dans la capitale des Flandres. D'autres manifestations se sont tenues à Pontivy, Caen, Strasbourg, Rennes ou au Mans.
À Marseille, une dizaine de "gilets jaunes" ont entamé une marche pour le RIC (Référendum d'initiative citoyenne) à Marseille, qui doit les amener à Paris le 17 mars. Des appels ont été lancés à Paris notamment pour poursuivre la mobilisation dimanche 17 février.