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Des véhicules de la coalition antijihadistes sur le front dans le village de Baghouz en Syrie, le 17 février. Photo: AFP/VNA/CVN |
Le ministre allemand des Affaires étrangères a jugé "extrêmement difficile" d’organiser à ce stade un rapatriement des jihadistes européens du groupe État islamique retenus en Syrie, comme l’exige Donald Trump.Un retour ne pourrait être possible que si "nous pouvons garantir que ces personnes soient immédiatement envoyées ici devant un tribunal et qu’elles seront mises en détention", a déclaré Heiko Maas dimanche soir 17 février lors sur la première chaîne de télévision allemande ARD.
Pour cela, "nous avons besoin d’informations judiciaires, et cela n’est pas encore le cas", a-t-il dit jugeant dans ces conditions un rapatriement "extrêmement difficile à réaliser".
Berlin veut "se concerter avec la France et la Grande-Bretagne (...) sur la façon de procéder", a-t-il encore précisé. Le sujet doit être évoqué lundi 18 février par les ministres européens des Affaires étrangères qui se rencontrent pour discuter entre autres de "la situation en Syrie, en particulier les derniers développements intervenus sur le terrain", selon l’ordre du jour de la réunion.
Le président américain Donald Trump a exhorté dimanche 17 février les Européens à reprendre leurs centaines de ressortissants détenus en Syrie après avoir rejoints les rang de l’EI.
Le groupe jihadiste est sur le point d’être définitivement vaincu dans ce pays par l’alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS). Mais le sort des étrangers retenus par les forces kurdes n’a toujours pas été tranché. Ils sont Français, Allemands, Irlandais, Italiens, Anglais ou encore Canadiens. Les hommes sont en prison, les femmes et les enfants dans des camps de déplacés.
Après sa réticence initiale, Paris semble envisager le retour de ces ressortissants. Une source proche du dossier en France a évoqué le cas de 150 Français, dont 90 mineurs.
En Belgique, le ministre de la Justice, Koen Geens, a réclamé dimanche 17 février une "solution européenne", appelant à "réfléchir tranquillement et regarder ce qui comporte le moins de risques sécuritaires".
Victoire imminente Le sujet est d’autant plus sensible que M. Trump s’est engagé en décembre à retirer les quelques 2.000 militaires américains déployés en Syrie. Ce désengagement, et la menace d’une offensive turque contre les forces kurdes, font craindre un chaos sécuritaire dont bénéficierait l’EI.Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de régions en Syrie et en Irak, l’EI avait proclamé un "califat" sur un territoire vaste comme la Grande-Bretagne.
Les jihadistes y avaient établi leur propre administration, exécutant et torturant ceux qui ne respectaient pas leur loi et fomentant des attentats meurtriers y compris à l’étranger.
Désormais, à Baghouz, les combattants de l’EI sont retranchés dans des tunnels au milieu d’un océan de mines et empêchent les civils de sortir. "Cela fait deux jours que personne n’est sorti", a indiqué à l’AFP un combattant des FDS.Depuis début décembre, près de 40.000 personnes ont fui le secteur, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Parmi eux, principalement des familles de jihadistes, selon la même source.
La bataille anti-EI représente aujourd’hui le principal front de la guerre en Syrie qui a fait plus de 360.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés depuis 2011.
Mais, les jihadistes sont aussi dispersés dans le vaste désert central de la badiya et revendiquent des attaques parfois meurtrières menées par des "cellules dormantes" dans les régions contrôlées par les FDS.
AFP/VNA/CVN