Bousculer les habitudes: abandon du lâcher de ballons

Bon nombre d'établissements d'enseignement secondaire dans l'ensemble du pays ont décidé de supprimer le traditionnel lâcher de ballons lors de la cérémonie de rentrée scolaire 2019-2020. Une décision qui fait écho aux appels à la protection de l'environnement.

Le lâcher de ballons, une pratique de la cérémonie de rentrée scolaire, est désormais limité.
Photo: VNA/CVN

"Chaque année, lors de la cérémonie de rentrée scolaire, les écoles pratiquent le lâcher de ballons. Cependant, selon mes connaissances, de minces pellicules de latex, qui ultérieurement ont erré dans l’air ou sont tombés dans la mer, sont avalés par les oiseaux ou d’autres animaux et bouchent leurs boyaux, entraînant la mort. Je vous propose donc d’abandonner cette pratique. Est-ce possible? Voici mon message: le lâcher de ballons fait s’envoler les rêves des élèves mais tue ceux des oiseaux et des tortues marines…".

Un extrait de la lettre que Nguyên Nguyêt Linh, élève de 6e au collège Marie Curie (Hanoï), a envoyée à une quarantaine d’établissements d’enseignement secondaire. Sa proposition a été immédiatement appréciée par le directeur de son collège Nguyên Xuân Khang. "D’autres enseignants et moi soutiennent ton idée. La rentrée scolaire 2019-2020 à Marie Curie sera baptisée en ton nom et gardera toujours son ambiance festive, sans lâcher de ballons", a répondu le responsable à Nguyêt Linh.

À l’annonce de cette initiative, le ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement, Trân Hông Hà, lui a fait part de son enthousiasme et de l’importance de cette proposition qui a "une grande signification et une grande utilité pour la Terre".

Quand les collèges et lycées agissent

Le lâcher de ballons (hydrogène ou hélium) est une pratique courante au Vietnam comme partout dans le monde. Tout comme le lâcher de pigeons, l’intérêt de cette activité réside principalement dans son aspect spectaculaire et symbolique. Ils sont souvent organisés pour des événements importants. La rentrée scolaire avec l’envol de ballons multicolores ne fait pas exception. Les élèves et les enseignants envoient leurs vœux pour la nouvelle année.

Néanmoins, le lâcher de ballons est désormais une pratique controversée et limitée du fait de la pollution blanche de plus en plus alarmante. Un résultat qui a pour conséquence la mort directe d’animaux qui confondent les débris de ballons avec leur nourriture.

Suite à l’initiative de Nguyêt Linh, bon nombre d’écoles se lancent à leur tour. Le lycée Phan Huy Chu (Hanoï) a annoncé l’abandon du lâcher de ballons lors de sa rentrée scolaire. En échange, les lycéens sont invités à noter leurs souhaits sur des morceaux de papiers multicolores et à les coller sur les murs de la classe. Une façon de les garder en souvenir.

Changer la pratique

"Le lâcher de ballons reflète les aspirations et les rêves des élèves. Mais, du fait du risque de pollution plastique, l’arrêt de cette activité est nécessaire", a affirmé Hà Xuân Nhâm, directeur du lycée Phan Huy Chu.

Le lycée Thang Long (Hanoï) est l’un des plus avant-gardistes dans la protection de l’environnement. En effet, cela fait cinq ans qu’il a éliminé le lâcher de ballons lors de la rentrée scolaire. D’après sa directrice Pham Thi Thanh Vân, ce rite n’est effectué que dans le programme "Reconnaissance" des classes de terminale. Mais cette année, l’établissement a décidé de mettre fin définitivement à cette pratique. Pour la remplacer, les enseignants et lycéens se réuniront ensemble et plieront des avions en papier sur lesquels seront notés leurs vœux.

Cette année scolaire, plusieurs écoles ont choisi le lâcher de pigeons.
Photo: CTV/CVN

Beaucoup d’écoles à Hô Chi Minh-Ville ont répondu à l’appel de Nguyêt Linh: le Centre de formation continue Chu Van An, le lycée Trung Vuong, le collège-lycée Hông Hà, etc. Au lieu du lâcher de ballons, les enseignants et élèves feront des petits cadeaux. "Bien que cette habitude soit une activité traditionnelle depuis des années, les écoles doivent la changer pour protéger l’environnement", a affirmé Huynh Thanh Phu, directeur du lycée Nguyên Du, ajoutant son établissement l’a abandonnée depuis cinq ans.

"À Thua Thiên-Huê (Centre), bon nombre d’écoles ont programmé le lâcher de pigeons et le lancer de fleurs en papier pour remplacer les ballons", a déclaré Dang Phuoc My, directeur du Service provincial de l’éducation et de la formation.

Les Services de l’éducation et de la formation des provinces de Quang Binh (Centre) et Dông Thap (Sud) suivent le pas en appelant les écoles à dire non aux ballons de baudruche.

"Un grand nombre d’établissements scolaires dans l’ensemble du pays ont soutenu le message de Nguyêt Linh. C’est une idée qui doit être multipliée et encouragée au niveau national. Le ministère de l’Éducation et de la Formation espère que les élèves avanceront de plus en plus d’initiatives pour la protection de l’environnement", a appelé la ministre Nguyên Thi Nghia.


Un lourd impact sur la faune

Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, les ballons sont dans le top dix des déchets récréatifs. Les ballons de baudruche sont généralement fabriqués par polymérisation, et sont, par conséquent, non biodégradables. Un ballon (hydrogène ou hélium), erre dans le ciel jusqu’à ce qu’il se dégonfle ou que la diminution de pression atmosphérique ne le fasse éclater en une multitude de fragments. Ses débris retombent sur terre et en mer loin de leur point de départ. Actuellement, on retrouve des fragments de ballons dans les estomacs des oiseaux morts.


Linh Thao/CVN

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