>>Priorité au Brexit : Boris Johnson dévoile son programme électoral
>>Johnson et Corbyn s'écharpent à la télé sur le Brexit
Le Premier ministre conservateur Boris Johnson change la roue d'une Formule 1 Red Bull, lors d'une visite dans le cadre de la campagne pour les législatives, à Milton Keynes au nord de Londres, le 4 décembre. |
Le dirigeant conservateur reste en tête des sondages pour les élections du 12 décembre, convoquées pour sortir le pays de l'impasse politique qui a suivi le référendum du Brexit il y trois ans et demi.
2020 sera "l'année où nous mettrons derrière nous les querelles et l'incertitude au sujet du Brexit", si les Tories remportent l'élection, a plaidé Boris Johnson.
Le chef de gouvernement a fait de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne l'axe principal de sa campagne. Il s'est engagé à le réaliser sans faute le 31 janvier, date à laquelle il est désormais prévu après trois reports depuis son vote par 52% des Britanniques lors du référendum de 2016.
Mais le Premier ministre reste un dirigeant clivant dans un pays toujours très partagé sur le Brexit. En déplacement dans le Derbyshire jeudi après-midi 5 décembre, il a été accueilli par des manifestants criant "Boris Johnson doit partir".
S'il est en tête des sondages, le succès de son pari reste incertain, même s'il a bénéficié jeudi 5 décembre du ralliement de quatre députés européens du Parti du Brexit, europhobe.
"Les sondages indiquent que les Conservateurs se dirigent vers une majorité plutôt confortable lors des élections de la semaine prochaine. Toutefois une semaine c'est long en politique, et les travaillistes vont essayer de combler cet écart", a dit à l'AFP Chris Curtis, chercheur à l'institut de sondages YouGov.
"Familles qui travaillent dur"
En cas de victoire, Boris Johnson présentera "avant Noël" au Parlement l'accord de divorce négocié avec l'Union européenne, qui n'avait pu faire consensus au Parlement avant sa dissolution. Et il prévoit de présenter son programme législatif lors du discours de la reine Élizabeth II devant le Parlement le 19 décembre.
Boris Johnson (gauche) et le leader du parti travailliste Jeremy Corbyn lors d'une cérémonie à la mémoire des victimes de l'attentat du pont de Londres, le 2 décembre. |
Dans une tentative supplémentaire de séduire les électeurs, le chef de gouvernement a promis de réduire les impôts pour "les familles qui travaillent dur", dans le premier budget post-Brexit qui sera présenté en février.
Durant ses 100 premiers jours au pouvoir, le gouvernement conservateur aura aussi légiféré d'ici au 22 mars prochain pour financer davantage les écoles et le service public de santé, introduire un nouveau système d'immigration à points ou encore durcir les peines pour les auteurs d'infractions terroristes.
Défections au Parti du Brexit
Ces promesses de changement ont été moquées par le Parti travailliste, jusqu'ici principale formation d'opposition, qui mène une campagne très à gauche en promettant nationalisations et investissements dans les services publics.
"Les tories ont été au pouvoir 3.494 jours et durant ce temps-là, nous avons vu augmenter le nombre d'enfants vivant dans la pauvreté, celui des sans-abri, le recours aux banques alimentaires, de même que les infractions violentes", a commenté le député sortant Andrew Gwynne dans un communiqué, dénonçant près d'une décennie d'austérité sous les conservateurs.
Très critiqué pour son indécision sur le Brexit, le chef du Labour, Jeremy Corbyn, a promis de négocier un nouvel accord avec Bruxelles et de le soumettre à un référendum, affirmant qu'il resterait "neutre" dans cette campagne.
Donnant un coup de pouce à Boris Johnson, quatre députés européens du Parti du Brexit ont annoncé avoir quitté cette formation europhobe pour soutenir les conservateurs, sensibles à leur promesse de "mettre en oeuvre le Brexit".
La position de leur chef de file, Nigel Farage, reste elle inchangée : "S'il n'est pas amendé, l'accord de Boris Johnson est inacceptable", a-t-il fustigé dans une interview à la BBC.
Son parti, qui prône une coupure plus nette avec l'UE que celle prévue dans l'accord de divorce, risque d'éparpiller les votes anti-Brexit dans des circonscriptions travaillistes favorables au Brexit, malgré son renoncement à présenter des candidats dans plus de 300 circonscriptions conservatrices.
De l'autre côté de l'échiquier politique, l'europhile Nicola Sturgeon, cheffe des indépendantistes du Parti national écossais SNP, a appelé jeudi 5 décembre les électeurs de tous bords à s'"unir" pour "évincer Boris Johnson du pouvoir", craignant en cas de réélection la poursuite du "chaos du Brexit".
AFP/VNA/CVN