Dans une première affaire, les policiers ont d'abord mené des perquisitions dès l'aube dans plusieurs quartiers d'Anvers, la grande ville portuaire du Nord du pays. Sept personnes -six Belgo-Marocains et un Russe d'origine tchétchène- ont été interpellées.
Le parquet fédéral belge a parlé de "plans visant à commettre un attentat en Belgique", tout en précisant que "la cible de cet attentat n'était pas encore spécifiquement déterminée".
Les personnes arrêtées sont également soupçonnées d'avoir recruté des "candidats-djihadistes" et d'avoir financé une "organisation terroriste tchétchène, l'Émirat du Caucase".
Les chaînes de télévision belges ont montré un jeune homme barbu emmené menottes aux poignets par des policiers en tenue d'intervention, ainsi que des saisies de matériel informatique et de documents.
Il s'agit d'une nouvelle forme de collaboration entre des islamistes établis en Belgique et des Tchétchènes, ces derniers se chargeant principalement des questions "logistiques" comme l'acheminement de volontaires, a expliqué une porte-parole du parquet fédéral, Lieve Pellens.
Dans le même temps, trois Néerlandais d'origine marocaine d'une vingtaine d'années ont été interpellés à Amsterdam. Une 11e personne, un Russe de 31 ans, a été interpellé à Aix-la-Chapelle, dans l'Ouest de l'Allemagne. Tous devraient être extradés prochainement vers la Belgique.
L'enquête a d'autres ramifications internationales, puisque "plusieurs personnes avaient déjà été arrêtées en Espagne, au Maroc et en Arabie saoudite", selon la justice belge.
Un second coup de filet dans les milieux islamistes, sans lien avec le premier, s'est déroulé le 23 novembre à Bruxelles, a aussi indiqué le parquet fédéral. Une "quinzaine" de personnes ont été cette fois interpellées lors de 17 perquisitions dans la capitale belge, selon Lieve Pellens. Certaines de ces personnes sont "suspectées d'appartenir à un groupe actif notamment dans le recrutement et l'envoi de candidats djihadistes vers l'Irak ou l'Afghanistan", a-t-elle ajouté. L'enquête bruxelloise vise des gens fréquentant le "Centre Islamique Belge Assabyle" de Bruxelles, considéré comme un foyer du radicalisme islamique en Belgique.
L'un de ses responsables, l'imam Bassam Ayachi, un prédicateur ayant la double nationalité française et syrienne, avait notamment fréquenté l'un des assassins du commandant afghan Massoud, le Tunisien Abdessatar Dahmane.
C'est lui qui avait béni le mariage d'Abdessatar Dahmane et de Malika El Aroud, condamnée en mai à huit ans de prison à Bruxelles pour avoir animé un réseau de recrutement de volontaires proche d'Al-Qaïda. Le verdict dans le procès en appel de Malika El Aroud est attendu début décembre.
AFP/VNA/CVN