M. Yanagida, qui a confié le 22 novembre au Premier ministre Naoto Kan son intention de démissionner de son poste de ministre de la Justice, avait déclaré qu'il n'avait aucune intention de se démettre de ses fonctions suite à sa bévue, et ce malgré l'appel pressant de l'opposition l'enjoignant à s'exécuter.
La démission intervient alors que le Parti libéral-démocrate (PLD, principal parti d'opposition) prépare une motion de censure visant M. Yanagida, membre du PDJ, et pourrait reporter l'adoption d'un budget de 4.400 milliards de yens (52,69 milliards de dollars) visant à renforcer une économie subissant actuellement une déflation et l'impact d'un yen fort.
"J'ai déclaré au Premier ministre que je démissionnais pour garantir que le projet soit adopté le plus vite possible", a affirmé M. Yanagida, 56 ans, lors d'une conférence de presse tenue à Tokyo. Le secrétaire général du gouvernement, Yoshito Sengoku, assumera les fonctions de ministre de la Justice.
Dans sa circonscription natale, située dans la préfecture d'Hiroshima le 14 novembre, M. Yanagida a déclaré à ses partisans lors d'un rassemblement privé que les tâches lui échouant en tant que ministre de la Justice s'avéraient faciles.
"Être le ministre de la Justice est facile, puisque je ne fais que de retenir deux phrases, auxquelles je peux recourir au parlement dès que l'on sollicite mon intervention", a-t-il déclaré.
Les phrases sont : "Je m'abstiens de délivrer des commentaires sur un sujet spécifique" et "nous traitons l'affaire sur la base des lois et des preuves".
Ses propos ont suscité l'indignation de l'opposition qui a appelé à sa démission, arguant que ses propos avaient jeté le discrédit sur les parlementaires.
M. Yanagida est le premier ministre à démissionner depuis que M. Kan a remanié son gouvernement à la mi-septembre, peu après avoir été réélu au poste de président du Parti démocratique du Japon (PDJ).
Selon un sondage d'opinion effectué en fin de semaine dernière, le soutien affiché de la population de M. Kan a chuté de 49% à 26%, le plus bas depuis son investiture, a affirmé le journal Mainichi Shimbun.
Dans le même temps, le taux de désapprobation envers le gouvernement est passé de 34% à 57%. Environ 71% des personnes interrogées ont exprimé le souhait que M. Yanagida doive démissionner suite à sa gaffe.
XINHUA/VNA/CVN