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L'attaquant bastiais Sadio Diallo (gauche) félicité par ses coéquipiers après avoir marqué contre Nice, le 26 février à l'Allianz Riviera. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La tradition de ce derby était respectée, avec son carton rouge et son début de bagarre générale, quand Sadio Diallo a surgi. Le petit meneur guinéen, intenable tout le match, venait d'obtenir l'exclusion de Paul Baysse, fautif sur lui en position de dernier défenseur, et il a tiré la punition dans la lucarne (61).
Trois minutes plus tard le vibrionnant Floyd Ayité a bouclé le match, il avait déjà marqué le but de la houleuse victoire du Sporting l'an dernier. Bastia signe sa quatrième victoire en cinq rencontres, avec un match en retard à jouer contre Nantes le 9 mars, et revient à 4 points de son adversaire. Flirtant avec la relégation à la trêve, Bastia est dans la course à l'Europe dans ce championnat fou. L'arrivée de François Ciccolini sur le banc a fait du bien.
En revanche le Gym coule, avec 2 points en quatre matches et un seul but marqué. L'absence d'Hatem Ben Arfa pèse très lourd. Face à une équipe terne, Bastia a patiemment tricoté sa victoire jusqu'à la fameuse 61e minute
Avant, au lieu d'une ambiance torride, le match s'est joué pendant une heure devant des tribunes presque vides et dans un silence glacial. Les Bastiais étaient interdits de déplacement et le groupe niçois Ultra Populaire Sud (UPS) faisait la grève des encouragements.
Les Nissards protestaient contre la garde à vue de leurs leaders, pour un "tifo" (animation visuelle) à la gloire de la Brigata Sud Nice, groupe dissout par les autorités en 2010 en même temps par exemple que les associations de Boulogne et Auteuil au Parc des Princes.
Leca impeccable
Ils ont brisé la grève quelques secondes avant le coup d'envoi pour conspuer le gardien bastiais Jean-Louis Leca, qui avait mis le feu au précédent derby à Nice en agitant un drapeau corse. Il a été copieusement insulté tout le match. Il a répondu en arrêtant d'une superbe manchette au ras du sol la première occasion du match, un tir à bout portant d'Alassane Plea (3), et en dégoûtant Valère Germain par deux parades somptueuses (76, 86).
Les Niçois eux n'ont jamais retrouvé leur fluidité, à l'image des nombreux ballons perdus par Nampalys Mendy ou des multiples fautes de Vincent Koziello, méconnaissables. Le petit milieu niçois a d'ailleurs frôlé le second carton jaune pour une faute sur... Diallo (52). Juste après Claude Puel l'a remplacé par Jean-Michael Seri, mais Nice a quand même fini à dix. Sur une énième contre-attaque bastiaise, le carton rouge qui pendait au nez des Niçois a fini par être brandi sous celui de Paul Baysse, pour sa faute en dernier défenseur sur Diallo.
L'échauffourée s'est déclenchée sur cette action, avec François Modesto, Sébastien Squillaci et Yoan Cardinale pour allumer la mèche. La tribune Sud a lancé des projectiles en papier sur la pelouse, entraînant les implorations du speaker : "Supporters, calmez-vous!" Finalement un vrai derby.
AFP/VNA/CVN