FIFA
Blatter et Platini toujours hors-jeu, Infantino et Salman près du but

Le président démissionnaire de la FIFA, Joseph Blatter, et le patron de l’UEFA, Michel Platini, ont vu leurs suspensions réduites de huit à six ans le 24 février en appel, alors que le duel Salman-Infantino se précise à deux jours de l’élection à la présidence de l’instance mondiale.

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Photomontage de Joseph Blatter et Michel Platini.

La commission de recours de la FIFA n’a donc pas été très clémente avec Blatter et Platini, sanctionnés en raison du paiement controversé de 1,8 million d’euros du Suisse au Français en 2011 pour un travail de conseiller achevé depuis 2002. Elle a estimé qu’ils étaient bien coupables d’avoir violé quatre articles du code d’éthique et étaient coupables notamment de conflit d’intérêt.

Dans le même temps, la commission a de nouveau écarté les charges de "corruption" et rejeté l’appel de la chambre d’instruction de la FIFA qui avait réclamé une suspension à vie.

Pour espérer être blanchis il ne reste plus aux deux hommes, les personnages les plus puissants de la planète football avant leur disgrâce, que la saisine du Tribunal arbitral du Sport (TAS), la plus haute juridiction sportive, une démarche qu’a entreprise Platini moins d’une heure après la sentence de la FIFA.

Sepp Blatter, qui s’est dit "profondément déçu" de la décision de la commission de recours, a également annoncé qu’il allait saisir le TAS qui siège à Lausanne.

Le candidat à la présidentielle de la FIFA, Gianni Infantino, le 24 février à Zurich.

Le coup est rude pour le Français, déjà obligé d’abandonner la course à la succession de Blatter pour laquelle il faisait figure de grandissime favori et qui a dénoncé une décision "insultante, honteuse et un déni de droit". Son objectif est désormais de restaurer une image écornée et de récupérer au moins son fauteuil de président de l’UEFA.

Compte-à-rebours

La Confédération européenne avait annoncé le 22 janvier qu’elle n’organiserait pas d’élection à sa tête tant que Platini n’aurait pas épuisé toutes les voies de recours.

"Sepp" Blatter n’avait lui plus grand-chose à espérer. À bientôt 80 ans (le 10 mars), sa carrière de dirigeant sportif semble derrière lui et il a déjà été remplacé par le Camerounais Issa Hayatou comme président intérimaire de la FIFA.

Pendant ce temps, le compte-à-rebours est lancé, à 48 heures du scrutin présidentiel à la FIFA, avec deux candidats en première ligne, Gianni Infantino et le Cheikh Salman, et l’Afrique comme terrain de chasse.

Infantino, secrétaire général de l’UEFA, a assuré, le 24 février, avoir "des raisons d’être encore plus confiant" après avoir "parcouru l’Afrique", qui s’annonce comme le véritable juge de paix du scrutin.

Cheikh Salman, candidat à la présidence de la FIFA lors d’une interview avec des journalistes, le 31 janvier à Doha.

"Les discussions que j’ai pu avoir avec les présidents de fédérations africaines ont été très concluantes", a-t-il ajouté.

Bluff, ou véritable pierre dans le jardin du Cheikh Salman Bin Ebrahim Al Khalifa ? C’est en effet le patron de la Confédération asiatique (AFC) qui avait reçu le 5 février le soutien du Comité exécutif de la Confédération africaine (CAF).

Salman sur la défensive

Sur la défensive, le Bahreïni a dû faire face à diverses accusations mercredi. Déjà pointé du doigt par des organisations de défense des droits de l’Homme pour son rôle supposé dans la répression du soulèvement démocratique en 2011 au Bahrein, il est cette fois pris pour cible par un député britannique du parti conservateur, Damian Collins, pour de présumés achats de voix au moment de son accession à la présidence de l’AFC en 2013.

Un porte-parole du dirigeant bahreïni, interrogé par The Times, a affirmé qu’il n’y avait "aucune preuve crédible" derrière ces allégations.

Les candidats mineurs essayent eux d’occuper le terrain sur le plan procédural. Mais ils ont enregistré une défaite après le rejet par le TAS de la demande du Prince jordanien Ali, soutenue par le Français Jérôme Champagne, d’installer des isoloirs transparents.

Présentation des candidats à l’élection présidentielle de la FIFA le 26 février.

Le Prince Ali a "regretté" cette décision, qui confirme donc la tenue du Congrès électif vendredi.

Les grandes manœuvres ont en tout cas débuté à Zurich en vue de l’élection. Une réunion du Comité exécutif a adopté mercredi à l’unanimité le train de réformes qui sera soumis au vote du Congrès vendredi matin 26 février. Parmi celles-ci figure la limitation à 12 ans du cumul des mandats du futur président, alors que Blatter, réélu en mai pour un cinquième mandat, a régné durant 17 ans sur le football mondial.

Champagne et Sexwale isolés

Autre sujet sensible : l’Indonésie et le Koweït seront a priori privés de vote vendredi, le gouvernement de la FIFA ayant recommandé au Congrès de reporter au mois de mai l’examen de leur suspension. Si le Congrès suit le Comité exécutif, le nombre de fédérations participant à l’élection du président passerait de 209 à 207, l’absence de ces deux représentants asiatiques pouvant pénaliser le Cheikh Salman.

Après le "Comex", le gouvernement de la FIFA, mercredi 24 février, ce sont les six confédérations continentales qui réuniront jeudi 25 février, pour acter définitivement leurs consignes de vote.

Pour l’instant, Salman est appuyé par l’Asie et l’Afrique, Infantino par l’Europe et l’Amérique du Sud, ainsi que l’Amérique centrale (l’UNCAF, regroupant sept fédérations). Les autres fédérations membres de la Concacaf (Amérique du Nord et Caraïbes) ainsi que l’Océanie n’ont pas encore officialisé leurs préférences.

Selon un décompte réalisé par l’AFP sur les intentions de vote exprimées par 100 des 209 fédérations membres de la FIFA, Infantino est en tête (68) devant le Cheikh Salman (28), les trois autres candidats en lice, le Prince Ali (4), l’homme d’affaires sud-africain Tokyo Sexwale (0) et le Français Jérôme Champagne (0) semblant condamnés à un rôle de figurants.

AFP/VNA/CVN

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