Barack Obama vante une Amérique qui "tourne la page" de la récession

"Ce soir, nous tournons la page" : porté par une série de bons indicateurs économiques, le président Barack Obama devait vanter mardi 20 janvier devant le Congrès le début d'une nouvelle ère pour les États-Unis après une "violente récession".

>>États-Unis : devant le Congrès, Obama décline sa vision de l'économie
Mettant en exergue le chemin parcouru depuis son arrivée au pouvoir en 2009 en pleine crise économique mondiale, le 44e président des États-Unis, qui a récemment enregistré un rebond dans les sondages, devait présenter, lors du traditionnel discours sur l'état de l'Union, une série de propositions enfaveur de la classe moyenne, en particulier sur la fiscalité.
Ces dernières ont peu de chances d'aboutir face à l'opposition des républicains, désormais majoritaires dans les deux chambres. Elles devraient cependant dominer les débats à l'approche de l'élection présidentielle de 2016.
"Nous voici 15 ans dans le nouveau siècle. Quinze années qui ont débuté avec une attaque terroriste sur notre territoire, qui ont engendré deux guerres longues et coûteuses, qui ont vu une récession violente se répandre à travers notre pays et le monde", devait déclarer M. Obama selon de extraits de son discours diffusés par la Maison Blanche.
Le président américain Barack Obama, le 20 janvier aux États-Unis.
Photo : AFP/VNA/CVN

Vantant "une économie en croissance, des déficits en baisse, une industrie dynamique et une production énergétique en plein essor", il devait, à deux ans jour pour jour de son départ de la Maison Blanche, décliner ses projets pour augmenter la pression fiscale sur les foyers les plus aisés.
Dénonçant un code des impôts "injuste", l'exécutif propose en particulier la suppression d'une niche qui permet actuellement de ne payer aucun ou peu d'impôt sur les plus-values réalisées à partir d'actifs hérités. La réforme prévoit aussi l'augmentation à 28% du taux maximal de taxation des revenus du capital et des dividendes.
"Cela a été et cela reste difficile pour nombre d'Américains", devait ajouter M. Obama. "Accepterons-nous une économie où seuls quelques uns s'en sortent de manière spectaculaire ?", devait-il lancer face aux élus de la Chambre des représentants et du Sénat mais aussi aux ministres et aux juges de la Cour suprême.
Outre la réforme fiscale, il devait aussi avancer plusieurs réformes : simplification de l'accès à la propriété, amélioration de l'accès à l'internet haut-débit, gratuité sous conditions des "community colleges" qui offrent des formations universitaires courtes.
Vaincre l'EI "prendra du temps"
Mais le débat s'annonce déjà stérile, et les deux camps se renvoient la responsabilité du blocage. À quelques heures du discours présidentiel, le républicain Mitch McConnell, nouvel homme fort du Sénat, a jugé les récentes initiatives de M. Obama "décourageantes".
"Augmenter les impôts pour les Américains qui réussissent ne va pas aider ceux qui ont des difficultés à réussir", a estimé de son côté le sénateur républicain Marco Rubio, qui pourrait se lancer dans la course à la Maison Blanche en 2016.
Dans les rudes négociations qui s'annoncent, le président a rappelé à ses adversaires qu'il disposait d'une arme puissante : le veto, qu'il peut opposer aux lois qui arrivent sur son bureau. Du nucléaire iranien à la construction de l'oléoduc Keystone XL, il en a déjà brandi la menace ces dernières semaines.
Sur le front international, M. Obama devait promettre la victoire face à l'organisation de l'État islamique (EI) tout en réaffirmant une nouvelle fois que le combat sera long et difficile.
"Cet effort prendra du temps. Il faudra se fixer sur ce point de mire. Mais nous réussirons", devait déclarer le président des États-Unis, pays qui pilote une coalition internationale d'une soixantaine de pays engagés notamment dans des frappes aériennes contre l'organisation islamiste armée EI, laquelle contrôle des pans de territoires en Syrie et en Irak.
"Au lieu d'être happé dans une nouvelle guerre au sol au Moyen-Orient, nous conduisons une large coalition, comprenant des pays arabes, pour amoindrir et, au bout du compte, détruire ce groupe terroriste", devait-il ajouter au moment où certains républicains réclament l'envoi de troupes au sol.
L'Américain Alan Gross, libéré en décembre par Cuba après cinq ans de prison, sera l'un des invités d'honneur de Barack et Michelle Obama. Bagarre de communication à coups de symboles : Marco Rubio, farouche opposant à la normalisation en cours, a lui invité Rosa Maria Paya fille d'Oswaldo Paya, figure de la dissidence cubaine, mort en 2012 dans un accident de la route.
Le rapprochement avec La Havane, annoncé le 17 décembre, jour de la libération de M. Gross, devrait figurer en bonne place dans le discours présidentiel. Cette initiative, qui met fin à plus d'un demi-siècle d'hostilité et de défiance, est soutenue par une large majorité d'Américains.
Les États-Unis et Cuba tiendront mercredi 21 janvier à La Havane une première série d'entretiens officiels de haut niveau pour concrétiser le rétablissement de leurs relations diplomatiques, rompues depuis 1961.

AFP/VNA/CVN

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