Atos : duel final entre Onepoint et Kretinsky, possible décision mercredi 5 juin

Duel final entre Daniel Kretinsky et Onepoint : Atos, lourdement endetté, a annoncé lundi 3 juin avoir reçu deux offres "révisées" de restructuration financière, l'une de l'homme d'affaires tchèque et l'autre d'un consortium mené par son principal actionnaire, avec l'objectif d'assurer "un soutien maximal" à l'une de ces propositions d'ici mercredi 5 juin.

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Le siège d'Atos à Bezons, près de Paris, le 26 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Le conseil d'administration d'Atos a autorisé le management à travailler avec les créanciers financiers de la société, sous l'égide de la conciliatrice, afin d'assurer qu'un soutien maximal à l'une de ces propositions soit susceptible d'être assuré d'ici le 5 juin 2024, dans le but de parvenir à un accord final de restructuration financière d'ici juillet 2024", a indiqué le groupe informatique français dans un communiqué.

La prochaine communication d'Atos est annoncée jeudi "pour faire un point sur les discussions".

"Les deux propositions sont globalement conformes aux paramètres financiers fixés par la société, notamment s'agissant de la réduction de dette et des besoins de financement à court et moyen terme", a ajouté l'entreprise.

Atos, pilier technologique des JO de Paris cet été, avait annoncé avoir besoin de 1,1 milliard d'euros de liquidités pour son activité en 2024-2025 et vouloir réduire de 3,2 milliards d'euros sa dette brute, de 4,8 milliards d'euros, pour sauvegarder son activité.

"350 millions d'euros de financement supplémentaire à court terme (sont) en cours de négociation dans le cadre des propositions financières révisées soumises", a indiqué la direction d'Atos lundi 3 juin.

Parmi les deux offres "révisées" encore en lice figurent celle d'EPEI, du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (en discussions pour racheter une partie d'Atos, avant rupture des négociations en février), allié au fonds Attestor, et celle de Onepoint, premier actionnaire de l'entreprise avec environ 11% du capital, dans un consortium comptant également la société d'investissement de l'homme d'affaires Walter Butler, l'entreprise Econocom, et un groupe de "certains créanciers" d'Atos.

"Dilution massive des actionnaires"

Dans le document publié par Atos, M. Kretinsky et Attestor ont soumis une offre pour reprendre l'ensemble du périmètre du groupe, qui prévoit l'annulation d'environ 3,4 milliards d'euros de dette contre 4 milliards initialement.

Ils se disent prêts à apporter 500 millions d'euros d'augmentation de capital et d'investir jusqu'à 200 millions d'euros supplémentaires pour répondre aux besoins en liquidités de la société.

L'offre menée par David Layani, patron de Onepoint, et les créanciers associés prévoit une restructuration de la dette à hauteur de 2,9 milliards d'euros et une augmentation de capital de 250 millions d'euros, qui entraînerait la répartition du capital suivante : 21% pour le consortium mené par Onepoint et 9% pour les obligataires.

"La mise en œuvre des propositions entraînera dans tous les cas de figure une dilution massive des actionnaires actuels d'Atos", a prévenu le groupe informatique français. L'action du groupe a clôturé lundi 3 juin en chute de 18,31% à 1,37 euro.

En parallèle, Atos a dit avoir reçu des "plusieurs propositions" de reprise pour sa filiale spécialisée dans le pilotage des centrales nucléaires, Worldgrid, qu'il est en train d'examiner.

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé mardi son intention de placer cette activité sous le contrôle de la puissance publique, alors que l'État français a répété à plusieurs reprises sa volonté d'acquérir les activités d'Atos jugées "stratégiques", afin qu'elles ne tombent pas entre les mains d'acteurs étrangers.

Bercy a déjà exprimé son intérêt pour d'autres activités souveraines du groupe (supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, contrats avec l'armée française et produits de cybersécurité).

L'émission d'une offre de l'État en vue d'acquérir 100% des branches "Advanced Computing", "Mission-Critical Systems" (MCS) et activités de cybersécurité, pour une valeur estimée "entre 700 millions et un milliard d'euros", est attendue pour mi-juin 2024, a indiqué Atos lundi 3 juin.

Le ministère de l'Économie a aussi réalisé un prêt de 50 millions d'euros à l'entreprise et acquis une "action de préférence" lui permettant de mettre son veto à certaines opérations au niveau de Bull, la filiale qui construit ses supercalculateurs.

Partenaire informatique mondial du Comité international olympique (CIO) depuis 2002, Atos sera l'un des piliers technologiques des JO-2024 de Paris (26 juillet-11 août), avec pour missions la gestion des accréditations, la diffusion instantanée des résultats, ou encore la cybersécurité.

AFP/VNA/CVN


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