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Avec 1.795.913 voitures neuves immatriculées en 2014 dans l'Hexagone, les niveaux restent bien inférieurs à ce qu'ils étaient avant la crise. Pour autant, 2014 aura vu le retour de la croissance, même très faible, après plusieurs années de chute, et le plus bas niveau depuis 15 ans atteint en 2013.
François Roudier, porte-parole du CCFA, évoque "une année de stabilisation, on remonte lentement le fond de la piscine".
Vue générale de différents modèles de constructeurs français au salon de l'automobile à Paris le 3 octobre 2014. |
Si les constructeurs se réjouissent que les ventes soient de retour "dans le positif, on n'est plus dans les chutes qu'on avait connues auparavant", il est toutefois nécessaire de "rester lucide, on est très loin des deux millions (de véhicules vendus) qui représentaient le marché français traditionnel", ajoute François Roudier.
Le CCFA tablait initialement sur une croissance de 1 à 3% pour 2014, mais s'était ensuite montré plus prudent, prévoyant alors 1 à 2%.
Après un début d'année qui avait vu le marché repartir à la hausse, les derniers mois de l'année ont fait chuter la moyenne: -3,8% en octobre, -2,3% en novembre, et même -6,8% en décembre (-11% à nombre de jours ouvrables comparables).
Particuliers et entreprises ont repoussé leurs achats de véhicules neufs : "les ventes aux entreprises sont restées très faibles. Le contexte explique cette grande prudence", souligne Flavien Neuvy, directeur de l'observatoire Cetelem de l'automobile.
Il précise qu'"en 2014, ce sont 3,3% des ménages français qui ont acheté un véhicule neuf", quand on en comptait plus de 6% au début des années 90.
Citadines et SUV gagnants de 2014
Les marques françaises, qui représentent 55,34% du marché, se sortent bien de cette année 2014, puisque leurs ventes sont en hausse de 3,9%, tandis que celles des constructeurs étrangers reculent de 3,8%.
Ainsi, le groupe Renault enregistre une croissance de 6,8%, principalement portée par la marque à bas coûts Dacia, tandis que PSA Peugeot Citroën affiche une hausse de 1,6%. Et ce malgré un retrait de 9,6% pour PSA en décembre, et de 0,8% pour Renault. Ce dernier fait état d'un carnet de commandes stable à début 2015 par rapport à début 2014.
Sur l'année, le constructeur Volkswagen enregistre une baisse de 1,9%, Ford est à -1,8%, Toyota à -5,9%, et General Motors à -19,4%, du fait en grande partie du retrait de sa marque Chevrolet. En revanche, le groupe Nissan est en hausse de 8,8%, BMW stagne à +0,2%, Fiat s'en tire avec une légère croissance de 0,9%, et Mercedes est à +2%.
Les grands gagnants de 2014 sur le marché hexagonal ont été les SUV, ces 4x4 de ville, qui représentent désormais près d'un quart des ventes. Mais aussi les petites citadines, dont la part de marché est passée de 49% en 2012, à 54% en 2014 (42% en Europe).
"Le marché est atone, morose. Dacia a une gamme qui se prête à un environnement morose", a réagi le directeur commercial France de Renault Philippe Buros, qui juge que la marque au losange a, quant à elle, bénéficié du renouvellement de sa gamme.
La nouvelle petite Twingo notamment, l'une des stars du Mondial de l'automobile en septembre, s'est écoulée à près de 15.000 exemplaires depuis son lancement, a-t-il détaillé.
Et la part de marché du diesel a continué à décroître, pour atteindre 64%, quand elle était de 73% en 2012, son plus haut niveau.
Pour 2015, le marché européen devrait rester stable ou en très légère croissance. François Roudier observe ainsi "une crise de confiance globale qui ne favorise pas l'achat de voitures neuves", et n'anticipe pas, pour cette nouvelle année, "de raison macroéconomique ou microéconomique (qui provoquerait) un changement. Le marché devrait être très plat par rapport à 2014".
"Les automobilistes n'ont pas retrouvé le chemin des concessions, 2015 devrait rester dans cette tendance", prévoit également Flavien Neuvy, qui table néanmoins sur une hausse de l'ordre de 3%.
AFP/VNA/CVN