Les funérailles des victimes ont eu lieu dans l'après-midi à Shah Hasan Khan, le village où a eu lieu l'attaque et dans les environs, a indiqué Shahid Hameed, un porte-parole de la police locale, restée discrète sur l'organisation de ces cérémonies, pour y éviter de nouveaux attentats.
L'attaque a été condamnée par les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Union européenne, dont la chef de la diplomatie, Catherine Ashton, a dénoncé un "nouvel exemple de la violence scandaleuse qui frappe le Pakistan".
L'attentat n'était pas été revendiqué le 2 janvier. Mais la police accuse les talibans, récemment chassés du village par une milice d'autodéfense constituée par les habitants.
Shah Hasan Khan se trouve dans le district de Bannu, au bord des zones tribales où l'armée combat les talibans alliés à Al-Qaïda, qui commettent en représailles de nombreuses attaques suicide.
Ces derniers sont considérés comme les principaux auteurs de la vague d'attentat qui a fait plus de 2.800 morts dans le pays depuis moins de deux ans et demi, et s'est accélérée depuis octobre, lorsque l'armée a lancé une offensive dans leur fief du Waziristan du Sud, voisin de Bannu.
Le kamikaze a fait exploser sa voiture, chargée de 300 kg d'explosifs selon la police, sur un terrain de volley-ball où se déroulait un tournoi entre villages organisé par le "comité de paix" local, un groupement de villageois anti-taliban, qui se réunissait au même moment dans une mosquée voisine.
Ce comité avait soutenu l'armée lorsqu'elle est intervenue l'an dernier pour chasser les talibans de Bannu. Quelques mois plus tard, les responsables militaires avaient annoncé que le district était délivré des rebelles. Mais les talibans étaient revenus, avant d'être à nouveau chassés récemment par les habitants.
Ces derniers continuaient le 2 janvier à fouiller les décombres de l'attentat, qui a fait s'effondrer une vingtaine de maisons où se trouvaient parfois des familles, créant un paysage de désolation, jonché de gravats et de restes de murs, dans un village isolé totalement démuni en matière médicale.
Nombre de villageois ont ainsi amenés des lits de chez eux pour y coucher les victimes. Selon un habitant du village, Riaz Ahmad, on voyait encore le 2 janvier sur le sol des lambeaux de chair et des flaques de sang séchées.
Dans la matinée, la police a annoncé un dernier bilan de 93 morts.
"Cinq autres personnes sont décédées pendant la nuit à l'hôpital public de Lakki Marwat", la ville la plus proche, a déclaré Mohammad Ayoub Khan, chef de la police de Bannu, qui avait fait état de 88 morts la veille au soir.
AFP/VNA/CVN