Accord russo-ukrainien sur le transit de pétrole

La Russie et l'Ukraine ont trouvé un accord sur le transit de pétrole russe vers l'Union européenne, éloignant les craintes d'interruption des livraisons.

"Hier soir, tout a été réglé, l'avenant (au contrat pétrolier) a été signé", a déclaré Valentin Zemlianski, porte-parole de la société ukrainienne des hydrocarbures Naftogaz.

Une porte-parole du ministère russe de l'Énergie a confirmé la signature de cet accord, mais n'a toutefois pas pu donner de détails concrets sur ses termes.

Selon M. Zemlianski, le tarif du transit du pétrole via l'Ukraine va augmenter de 30% alors que les volumes du transit à travers l'oléoduc Droujba resteront au même niveau qu'en 2009, soit à 15 millions de tonnes de brut en 2010.

Kiev a par ailleurs accepté d'abandonner le principe "prend ou paie" qu'il souhaitait introduire pour forcer Moscou à payer pour l'ensemble du volume de transit, même si celui-ci s'avère inférieur au final à ce qui était convenu, selon la même source.

Le 29 décembre, le Premier ministre russe a tenu des propos peu amènes à l'égard de l'Ukraine, l'accusant d'"abuser" de sa position de pays transitaire, mais a assuré que les livraisons ne seraient pas interrompues.

"Nous sommes prêts à fournir (du pétrole), nous avons des contrats, mais si l'un des pays de transit abuse (de la situation), qu'est-ce qu'on peut faire?", a-t-il lancé, au deuxième jour de sa visite en Extrême-Orient russe, dans des propos retransmis par la télévision russe.

"Je pense que les contrats (de livraisons de pétrole) seront honorés", a-t-il cependant jugé. "Le problème réside dans le fait que les pays de transit abusent de leur position pour obtenir des prix exclusifs pour leur consommation domestique, et même souvent pas uniquement pour la consommation intérieure mais pour créer un +business+, pour revendre sur le marché parallèle, pour réexporter", a encore accusé le chef du gouvernement.

La Commission européenne s'est félicitée le 29 décembre de l'accord trouvé entre l'Ukraine et la Russie qui "évite l'interruption de pétrole à l'UE", a dit le commissaire européen à l'Énergie, Andris Piebags.

Les événements des derniers jours montrent également que le mécanisme d'avertissement rapide mis en place entre la Russie et l'UE est "un moyen de communication utile", souligne le commissaire.

La Commission avait été prévenue lundi par Moscou que les livraisons de pétrole russe à l'UE via l'Ukraine risquaient d'être interrompues, suite à un différend avec Kiev qui souhaitait revoir un accord conclu en 2004 sur le transit de pétrole russe vers l'UE.

Ce nouvel épisode des tumultueuses relations énergétiques russo-ukrainiennes soulève une fois de plus la question de la dépendance énergétique des Européens vis-à-vis des pays de l'ex-URSS.

Début janvier 2009, en plein hiver, un différend entre Kiev et Moscou portant à l'époque sur le transit de gaz avait entraîné une interruption de deux semaines des livraisons russes vers l'UE.

AFP/VNA/CVN

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