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L'Italien Marcell Jacobs sacré champion du monde du 60 m en salle, en dominant le tenant du titre américain Christian Coleman, le 19 mars à Belgrade. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Jacobs aime décidément déjouer tous les pronostics. Comme aux JO où personne ne l'attendait, l'Italien s'est offert le scalp de Coleman, qui pensait retrouver les sommets du sprint après avoir purgé 18 mois de suspension pour des manquements à ses obligations de localisation antidopage.
Arrivé en Serbie avec le meilleur chrono de l'année (6 sec 45), Coleman, recordman du monde de la distance (6 sec 34), croyait posséder toutes les clés pour se succéder à lui-même au palmarès, quatre ans après l'or ramené de Birmingham. Mais l'Américain s'est fait coiffer sur la ligne par Jacobs. Les deux coureurs ont terminé dans le même temps (6 sec 41) en étant seulement séparés par la photo-finish.
L'exploit de Jacobs au Japon n'était donc pas un simple accident de l'histoire. Le natif d'El Paso au Texas (27 ans), qui s'était imposé en l'absence de Coleman, est bel et bien le véritable patron du sprint. Réputé pour ne pas être un spécialiste de la salle malgré l'or européen décroché à Torun en 2021, il a démontré qu'il pouvait s'imposer sur tous les terrains et qu'il fallait désormais le prendre au sérieux.
Jacobs sera ainsi l'homme à battre aux Mondiaux d'Eugene du 14 au 25 juillet et peut même espérer un fabuleux doublé avec l'Euro prévu du 11 au 21 août à Munich.
"J'aime ces moments où je gagne, a-t-il lâché après sa victoire. C'est tout simplement incroyable. Ce n'est pas facile de rester concentré et mentalement prêt à atteindre tous ces objectifs. En arrivant à la finale, je savais que ça allait être vraiment très difficile mais je crois en moi et en mon potentiel. Je sentais que j'étais dans la meilleure forme possible. Maintenant, si je gagne les deux championnats en plein air cet été, j'entrerais dans l'histoire".
"J'ai passé un cap"
C'est en revanche la douche froide pour Coleman, champion du monde du 100 m en 2019 à Doha. Celui qui était considéré comme le successeur de la légende Usain Bolt, avant d'être rattrapé par la patrouille de l'antidopage, risque toutefois d'avoir les crocs dans quatre mois aux Mondiaux organisés devant son public.
La Française Cyrena Samba-Mayela championne du monde en salle du 60 m haies, le 19 mars à Belgrade. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"J'ai l'impression d'avoir livré le meilleur combat possible, a-t-il déclaré. Cela reste un événement de dimension mondiale donc repartir avec une médaille d'argent, c'est pas mal non plus. Je sens que je retrouve mon rythme, alors j'ai hâte de faire ce que je peux faire en plein air. Je suis encore un peu court mais je suis quand même satisfait du résultat même si en tant que compétiteur je voulais gagner".
Le clan français a lui enfin pu vibrer avec le succès de Cyréna Samba-Mayela sur 60 m haies, le premier podium tricolore de ces Mondiaux. La protégée de Teddy Tamgho a sorti la course de sa vie à 21 ans avec un record de France à la clé (7 sec 78), mettant du baume au cœur de l'athlétisme national, guère à la fête ces dernières années (2 médailles aux Mondiaux de Doha en 2019, 1 médaille aux JO de Tokyo en 2021).
Samba-Mayela confirme ainsi au plus haut niveau un potentiel entrevu dans les catégories de jeunes et s'installe comme une magnifique promesse dans l'optique de Paris-2024. La native de Champigny-sur-Marne a en effet été vice-championne du monde chez les cadettes en 2017 et 2e à l'Euro juniors en 2021 sur 100 m haies.
"C'était un mélange de plein d'émotions à l'arrivée. C'est juste incroyable. J'ai passé un cap et c'est la concrétisation de tout le travail que j'ai fait. J'ai toujours été ambitieuse", a expliqué la Francilienne, issue d'une famille de sportifs et qui a tâté de la gymnastique et du patinage artistique par le passé. Sa médaille d'or a en tout cas de quoi donner des ailes aux deux hurdleurs Pascal Martinot-Lagarde et Wilhem Belocian, qui entreront en lice dimanche 20 mars.
AFP/VNA/CVN