>>Le G7 va donner un milliard de doses de vaccin
>>Vaccins et climat au cœur du sommet du G7
>>Avant le G7, Biden et Johnson célèbrent leur alliance malgré les divergences sur l'Irlande du Nord
De gauche à droite, le président américain Joe Biden, le PM britannique Boris Johnson, la reine Elizabeth II et le président français Emmanuel Macron, lors du G7 à Carbis Bay, le 11 juin 2021. |
L'ouverture du sommet dans la station balnéaire de Carbis Bay (Royaume-Uni) a permis aux chefs d'État et de gouvernement d'Allemagne, de France, d'Italie, du Royaume-Uni, du Canada, du Japon et des États-Unis de renouer avec les échanges en personne ensemble pour la première fois en près de deux ans.
Durant la traditionnelle photo de famille dos à la plage ou lors d'une réception autour de la reine Elizabeth II et ses héritiers, Charles et William, sous les serres immenses de l'"Eden Project", les dirigeants du G7 ont pu reprendre contact vendredi 11 juin. Ils ont pu aussi accueillir les nouveaux du club comme le président américain Joe Biden, bien décidé à prouver le retour de l'Amérique sur la scène mondiale et à unifier ses alliés face à la Chine et la Russie.
Samedi 12 juin, deuxième des trois journées du sommet, les dirigeants pourront encore afficher leur entente devant les caméras lors d'un barbecue à la tombée du jour sur la plage avec à la carte de la guimauve grillée au feu de bois et un cocktail au rhum.
Mais le programme s'annonce chargé. Les séances collectives de travail et les tête-à-tête vont s'enchaîner à un rythme soutenu pour les dirigeants qui seront rejoints par leurs homologues de République de Corée, d'Afrique du Sud, d'Australie, ainsi que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Le Premier ministre indien Narendra Modi interviendra de manière virtuelle, compte tenu de la grave situation sanitaire dans son pays.
Des vaccins plus vite
Graphique montrant le nombre de doses de vaccins contre le COVID-19 distribuées par pays selon le mécanisme COVAX au 11 juin. |
La réponse à la pandémie constitue encore l'un des gros morceaux de la journée, le Premier ministre britannique Boris Johnson ayant salué la veille en ouverture du sommet une "occasion extraordinaire" de "reconstruire en mieux", de manière "plus juste" et même "plus féminine", avait-il ajouté après un moment d'hésitation.
Après les promesses sur les dons de vaccins aux pays pauvres pour mettre fin au plus vite à la pandémie, les dirigeants veulent trouver les moyens d'éviter qu'une telle crise, qui a déjà fait 3,7 millions de morts dans le monde, ne se reproduise.
Le G7 va signer la "déclaration de Carbis Bay" présentée par Downing Street comme "historique" et qui comprendra une série d'engagements pour empêcher toute nouvelle catastrophe sanitaire.
Il s'agira de réduire le délai pour développer des vaccins, des traitements et des diagnostics, renforcer la surveillance sanitaire, et engager une réforme de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) afin de la renforcer.
Explications sur le Brexit
"Je suis fier que pour la première fois aujourd'hui les principales démocraties dans le monde sont unies pour faire en sorte que jamais plus nous ne soyons pas préparés" à une crise sanitaire de grande ampleur, selon Boris Johnson.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et la chancelière allemande Angela Merkel au sommet du G7 à Carbis Bay (Royaume-Uni), le 11 juin 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le débat pourrait porter en outre sur l'épineuse question de la suspension des brevets sur les vaccins, afin d'accélérer leur production. Les États-Unis et la France sont pour, mais l'Allemagne s'y oppose.
La journée devrait avoir par ailleurs une tonalité très diplomatique, entre défense du multilatéralisme et passage en revue des questions de politique internationale, qui devrait faire une large place à la Chine et à la Russie.
Les velléités protectionnistes de certains pays face à la pandémie et les tensions dans les chaînes d'approvisionnement, symbolisées par la pénurie mondiale de semi-conducteurs, inquiètent en outre le G7.
Les dirigeants entendent affirmer leurs "valeurs" de démocraties libérales, même si cela "entraînera bien sûr une confrontation avec la Russie, mais aussi, à certains égards, avec la Chine", a prévenu la chancelière allemande Angela Merkel vendredi 11 juin avant l'ouverture du sommet.
Joe Biden pousse notamment pour un grand plan d'infrastructures en Afrique et en Asie, afin de contrer l'initiative chinoise des "Nouvelles routes de la Soie" visant à financer des grands projets à l'étranger pour accroître son influence.
L'Irlande du Nord devrait également s'inviter dans les discussions avec une rencontre qui s'annonce difficile dans la matinée entre Boris Johnson et les deux dirigeants de l'UE, Ursula von der Leyen et Charles Michel, avec l'espoir d'aplanir les tensions post-Brexit.
Le Premier ministre britannique échangera également avec le président français Emmanuel Macron qui avertissait cette semaine que les accords signés n'étaient pas "renégociables" sur le Brexit malgré la volonté de Londres de revenir sur certaines dispositions spécifiques à l'Irlande du Nord qui provoquent la colère des unionistes fidèles à la couronne et fragilisent la paix obtenue en 1998 après trois décennies de violences.
"Le G7 n'est pas l'endroit où (Boris Johnson) va nécessairement chercher une solution immédiate", a balayé vendredi soir 11 juin son porte-parole.