>>Erdogan va rencontrer l'opposition, mandat d'arrêt contre 42 journalistes
>>Le président turc déclare un état d'urgence de trois mois
Une photo fournie par le service de presse de la présidence turque montrant le président Recep Tayyip Erdogan (gauche) et des membres des forces spéciales de police, le 29 juillet 2016 à Ankara. |
"Nous allons introduire une petite réforme constitutionnelle (au Parlement) qui, si elle est approuvée, fera passer le service national de renseignement (MIT) et les chefs d'état-major (de l'armée) sous le contrôle de la présidence", a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision A-Haber.
Pour être adoptée, cette réforme devra recueillir une majorité des deux-tiers au Parlement. Le gouvernement islamo-conservateur de l'AKP aura donc besoin du soutien de certains partis d'opposition.
Deux de ces derniers ont rencontré M. Erdogan il y a quelques jours et s'étaient dit prêts, selon le Premier ministre Binali Yildirim, à travailler sur un changement de la Constitution.
Écoles militaires fermées
Le président turc a par ailleurs annoncé le 30 juillet son intention de fermer toutes les écoles militaires et de les remplacer par une université nationale chargée de former les forces armées.
Un char de l'armée turque le 16 juillet 2016 à Istanbul. |
Ces déclarations interviennent alors qu'Ankara a procédé cette semaine à un important remaniement de l'armée, dont près de la moitié des généraux (149) ont été limogés après la tentative de putsch de la nuit du 15 au 16 juillet.
Une petite partie des militaires, dont de hauts gradés, s'étaient emparés de chars, avions de chasse et hélicoptères pour renverser le pouvoir, semant la panique dans les rue des grandes villes. Environ 270 personnes avaient trouvé la mort.
Instauré peu après l'état d'urgence pourrait être prolongé, comme l'a fait la France après les attentats jihadistes, a déclaré M. Erdogan.
Depuis le 15 juillet, 18.699 personnes ont été placées en garde à vue et 10.137 d'entre elles ont été inculpées et placées en détention préventive, selon M. Erdogan.
Dix-sept journalistes sur les 21 qui ont comparu devant un tribunal d'Istanbul se sont ainsi réveillés en prison le 30 juillet, inculpés pour leurs liens présumés avec "une organisation terroriste", selon l'agence de presse officielle Anadolu.
Ankara accuse le prédicateur en exil aux États-Unis, Fethullah Gülen, et les partisans de son mouvement, qualifiés de "terroristes", d'avoir organisé le coup d'Etat manqué.
Parmi les journalistes enfermés derrière les barreaux figurent Nazli Ilicak, une figure des médias et ancienne députée du parti AKP de M. Erdogan, ainsi que d'anciens membres de la rédaction du quotidien Zaman, pro-Gülen jusqu'à sa reprise en main par le pouvoir en mars.