>>Syrie : la troisième série de négociations pourrait se tenir fin août
>>Syrie : l'ONU réclame des trêves humanitaires régulières à Alep
>>Syrie : les habitants d'Alep assiégée craignent la famine
Au moins 18 civils ont par ailleurs été tués dans des bombardements sur des secteurs rebelles d'Alep et sur une ville proche tenue par les insurgés, selon une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des civils dans le quartier de Bani Zeid, dans le nord d'Alep, le 29 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Et dans une autre région du Nord-Ouest de la Syrie contrôlée par les rebelles, une maternité soutenue par l'ONG Save the children dans la province d'Idleb et qui soigne plus d'un millier de femmes a été bombardée vendredi 29 juillet dans un raid qui a fait deux morts, d'après cette organisation. Plusieurs bébés ont été blessés et une femme enceinte de six mois a eu une jambe arrachée.
Selon Amnesty international, il s'agit d'un "possible crime de guerre" qui semble s'inscrire dans une "abjecte logique d'attaques illégales visant délibérément des établissements médicaux".
Après des semaines de bombardements et de siège d'Alep, le régime a ouvert des corridors pour encourager civils et combattants souhaitant déposer les armes à sortir des quartiers rebelles, avec l'objectif de s'emparer de la totalité de cette ville divisée depuis 2012.
Annoncée par la Russie, l'ouverture des couloirs a été présentée comme ayant un but "humanitaire", ce dont doutent l'opposition et des rebelles.
Le régime a d'ailleurs repris ses bombardements contre les quartiers rebelles d'Alep.
Selon l'OSDH, seule "une douzaine de personnes sont sorties depuis jeudi (28 juillet) via l'un des corridors". "Les rebelles ont ensuite empêché les habitants de s'en approcher", selon cette source.
Vendredi 29 juillet, les rues de plusieurs quartiers rebelles étaient désertes, les habitants ne se risquant pas à sortir. Même les bruits des moteurs électrogènes ont cessé, faute de carburant.
Une vue générale du corridor Karaj al-Hajz qui lie la partie d'Alep tenue par les rebelles au quartier de Masharqa tenu par le régime, le 29 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'ONU s'est dite "en principe et en pratique" favorable à ces corridors "humanitaires" et a proposé d'en prendre le contrôle. "L'ONU et ses partenaires humanitaires savent ce qu'il faut faire. Ils ont l'expérience", a souligné l'envoyé spécial onusien pour la Syrie, Staffan de Mistura.
Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a jugé "bienvenue" cette proposition des Nations unies et a dit que la Russie allait "attentivement l'étudier".
Les États-Unis ont exprimé leur "scepticisme". Le secrétaire d'État américain John Kerry s'est dit "profondément inquiet de la définition" de ces corridors. "Il y a un risque, si c'est une ruse, de briser complètement le niveau de coopération" entre les États-Unis et la Russie, a averti le chef de la diplomatie américaine.
"D'un autre côté, si nous sommes en mesure (...) de comprendre totalement ce qui se passe (...), cela pourrait en fait ouvrir des possibilités", a déclaré M. Kerry.
Pour Karim Bitar, directeur de recherches à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), "les habitants (des secteurs rebelles) d'Alep font face à un terrible dilemme, ils ont le choix entre risquer de mourir de faim ou risquer de mourir dans leur fuite".
Selon des analystes, la perte d'Alep par les insurgés représenterait un tournant dans une guerre qui a fait plus de 280.000 morts depuis 2011 et poussé des millions de personnes à la fuite.
Non loin de la deuxième ville de Syrie, au moins 10 civils, dont une majorité de femmes et d'enfants, ont été tués dans des raids sur la localité rebelle d'Atareb, selon l'OSDH.
AFP/VNA/CVN