Saint-Étienne-du-Rouvray : la ville rend hommage au prêtre tué

Deux jours après l'attentat à l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray, l'enquête a progressé jeudi 28 juillet avec l'identification du second tueur, un jeune homme fiché depuis peu pour radicalisation, tandis que les habitants de cette banlieue de Rouen ont rendu, émus, un hommage au prêtre tué.

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Le maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, Hubert Wulfranc, lors de son discours en hommage à père Hamel, le 28 juillet à Saint-Etienne-du-Rouvray.
Photo : AFP/VNA/CVN

Quelque 3.500 personnes, selon la préfecture, se sont rassemblées dans un parc de la commune en mémoire de Père Jacques Hamel, 86 ans, dont les obsèques seront célébrées mardi 26 juillet à 14h00 à la cathédrale de Rouen. "L'émotion intense en réaction à cet acte ignoble ne se tarira pas, ni ici, ni au-delà", a déclaré le maire de la commune, Hubert Wulfranc (PCF).

La seconde victime de l'attaque revendiquée par le groupe jihadiste État islamique (EI), un paroissien de 87 ans, a subi une deuxième opération au poumon et se porte bien, selon son épouse.

Côté enquête, Abdel Malik Petitjean, Savoyard de 19 ans né dans les Vosges, a été formellement identifié. Sa carte d'identité avait été retrouvée au domicile du premier tueur, Adel Kermiche, un Français de 19 ans.

Contrairement à Kermiche, qui avait été en détention pour avoir tenté à deux reprises d'aller en Syrie en 2015 et qui était sous bracelet électronique depuis sa sortie de prison en mars, Petitjean n'était pas connu de la justice. Il était toutefois apparu très récemment dans les radars des services antiterroristes: il avait une fiche S pour radicalisation depuis le 29 juin, soupçonné d'avoir à son tour voulu se rendre en Syrie, selon une source proche de l'enquête. Il était allé en Turquie le 10 juin, mais en était revenu dès le lendemain, Ankara ne le signalant que plus tard, à la fin juin, aux autorités françaises.

Ce second tueur était en outre vraisemblablement recherché depuis le 22 juillet, soit quatre jours avant l'attentat. Un service étranger avait alerté l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) qu'un homme, à l'identité inconnue, "serait prêt à participer à un attentat sur le territoire national", information accompagnée d'une photo dont les enquêteurs trouvent à présent qu'elle ressemble fortement à Petitjean.

À Aix-les-Bains, aucun de ceux qui ont croisé Abdel Malik Petitjean n'arrivait à imaginer en assassin d'un prêtre octogénaire ce jeune homme, décrit comme "gentil", "poli" et "doux".

Trois personnes de son entourage familial ont été placées en garde à vue mercredi 27 juillet, essentiellement "pour permettre de recueillir des éléments sur le profil du tueur", selon une source proche de l'enquête. Un autre homme, un Français de 20 ans, fiché S, qui s'était rendu en Turquie début juin avec Petitjean, a été interpellé mercredi 27 juillet en France et placé en garde à vue, a indiqué la même source, précisant que "rien ne prouve à ce stade" qu'il est lié à l'attaque.

Une cinquième personne, un mineur de 16 ans né en Algérie et interpellé mardi 26 juillet, était toujours en garde à vue jeudi 28 juillet. Son frère fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour être parti dans la zone irako-syrienne en mars 2015 avec les papiers d'identité de Kermiche.

AFP/VNA/CVN

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